Dans la nuit les flammes sont d’un putain de rouge … Dans mes rêves
je ne vois que de la nuit, les autres sont déjà tellement morts, dans
leurs rêves ils ne voient que des bagnoles de luxe et des femmes avec
des seins en plastique. Je leur rappelle juste que le plastique ne
tiendra pas dans les flammes. Ça fait bizarre de ne plus avoir de
limites mais il paraît qu’il faut noter dès les premières minutes après
ton réveil les rêves que tu fais, ouai sauf que je n’ai pas encore
dormi… Au fait il reste combien d’arbre à brûler ? Les chanteurs et
danseurs viennent de repasser dans l’autre sens et j’ai toujours mes
essuie-glaces qui fondent. D’un coup j’ai vu ce loup courir au son des
cloches de l’église, celles qui te rappellent les heures qu’il te reste
avant de finir en hamburger battu à mort à coups de pelle dans la
gueule, les pattes ficelées à un crochet. La douleur est insoutenable et
l’espoir s’évanouit. Végan es-tu avec moi ? Je ne bois plus que de la
soupe les dents fracassées à force de tomber et aussi je vomi. De toute
façon j’ai encore filé mon gouter à des clodos, l’amitié entre les
flammes, j’ai au moins sauvé la brioche. Histoire de fuir un peu les
flammes, ma fée et moi on s’est tapé le délire de grimper droit devant
cette montagne verte, le soleil en pleine gueule et jamais on a pensé
pendant l’ascension qu’il fallait un jour redescendre à l’étage du
diable. Il faut que l’on s’adapte aux flammes, au feu, personne ne
viendra l’éteindre, les chanteurs et danseurs n’ont fait que repasser en
chantant dans les remorques. Il y a encore des feuilles vertes au
milieu de la forêt, j’ai vu un type enterrer ce qui ressemble à des
bouts de cadavres, dans un claquement d’ailes je me suis envolé et j’ai
survolé ce sale type, j’ai craché des flammes et je l’ai cramé, mais je
suis encore monté trop haut, toujours trop haut. Combien de psy
faudra-t-il tuer encore ? Le vent s’est levé et a éteint mon joint, ma
jeunesse, mon envie de vivre, il attise les flammes. Je sais qu’au loin
la mer remonte des enfants morts sur la plage, ballotés par les vagues,
mais je suis dans la forêt et ça ne me fait rien et en plus je ne vois
pas la plage d’où je suis. Je suis l’ami de Jésus mais il pue le moisi
l’enfoiré, ça fait si longtemps maintenant. Le flippe quand j’ai vu ma
gueule dans le reflet de cet alcool gisant dans mon verre, je l’ai jeté
contre le miroir, c’est pas malin, je n’ai plus de verre et plus de
miroir et plus d’alcool. La mort s’acharne et chasse sur mon terrain,
une vraie pute à 5 euros. Les braises qui crépitent n’ont même pas de
basses, tu parles d’un son de merde. La radio ne fonctionne plus,
l’antenne a fondu aussi et je ferme ma gueule. Mon chien en a perdu son
os. Ça sent le napalm non ? Tout ira bien, ne regarde pas la lumière, ce
ne sont que des flammes, mais ils sont passés où ces chanteurs et
danseurs ?
Partie 3 à suivre…. Faudra ensuite s’en aller…
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