Allez, le scoop de l'année, une photo volée de ma grotte, située au 7ème sous-sol d'un pavillon contemporain, seuls quelques gens terrorisés depuis sont passés par là. Au 7ème sous-sol je crée, j'écris, je pense, je pleure, j'étudie la médecine, j'égorge les dernières perspectives de mon avenir. L’accès y est difficile, le maître des lieux tellement taré ne t'invite pas au détour. Pour descendre au 7ème sous-sol il faut que tu te drogues, que tu effaces ton passé et que tu ne crois plus au présent et encore moins au futur. Et là tu franchis la porte, et tu deviens sourd, définitivement sourd, car au 7ème sous-sol la musique te transperce les veines, tellement forte que même l'humidité a fini par décéder. Un ampli dévissé à fond, il n'y a plus de bouton pour le volume, juste un on-off. Pas de mélodies, juste du son, comme une porte blindée, infranchissable, tu peux y arriver avec les tympans fêlés. Mon Alex s'y aventure quelques fois, sniffant le sang de ses oreilles en haut de l'escalier, il attends là comme un agneau apeuré, juste pour me regarder sacrifier mes derniers instants de vie. Ma fée, elle, descend aussi au 7ème sous-sol pour me regarder de temps en temps, juste pour vérifier que je ne me sois pas taillé les veines sur un bout de métal tordu, ou brûlé les yeux sur une vieille soudure, elle guette, elle soupire de joie quand elle me voit danser autour du feux, elle hurle quand elle me voit allongé sur le dos sur le sol du 7ème sous-sol, gisant là tétanisé par tous ces mots qui s'arrachent de mon cerveau. Les yeux révulsés je soude je perce je tords je crie. Des heures des journées entières au fond de ce 7ème sous-sol grignotent mon espérance de vie, de la vie de dehors, celle des autres, celle qu'ils appellent la vraie vie. Quand je remonte enfin du 7ème sous-sol, je rase les murs, je ne parle plus, je prends de cette maladie qui s'appelle vérité, je me cache les yeux, je cherche à respirer. Je tente alors de survivre parmi vous en espérant y arriver pour retourner enfin dans mon 7ème sous-sol.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire