mercredi 27 mai 2020

JE VAIS TE DIRE...


Le déconfinement est une épreuve. La vie est une épreuve. La connerie des autres est une épreuve. L’humain pour moi est une épreuve. C’est quoi ce virus déjà ? Un mutant de la fin du monde ? Un extraterrestre sur Terre ? Il vient du réchauffement climatique ? C’est Miss couette qui l’a inventé ? Alors je vois bien que tu es tendu. Que tout ce merdier t’a bien affecté. Que demain ne sera pas hier. Que respirer sans poumons n’est pas trop ton avenir. Les matchs de foot improvisés par des espèces de singes sans queue ni tête t’empêchent de dormir. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu es un homme, une femme, un fils, une fille et que la vie de tes proches t’arrache le cœur. Alors ces singes qui font nimp… Je te sens tendu. Trump qui twixxx sans doigt ni coupe faim, le covixxx19, les koalas qui brûlent des pattes jusqu’aux oreilles, les plages bondées sans parasols, la canicule qui niquerait la pandémie, les municipales avec des maires morts, Belloubet qui couchent avec les intermittents sans les toucher du cul, les fusillades alors que je n’ai même pas deux balles à dépenser, les pestacles nivants qui demandent où sont les spectacles vivants et les autres qui balancent leur pesticides, les restaurants sans gens, les french days qui tentent de rallumer la flamme, le ramadan dans les rues et les moutons qui se planquent de peur de voir arriver le gign, je sens que tu es tendu. Je te le dis tu es tendu. Du coup je me suis questionné et je pense que tu as besoin de t’évader, partir sans dépasser 100kms et que je suis peut-être le seul à te l’offrir, ce fameux voyage, loin, plus loin que 100, plus loin que rien. Alors je vais te raconter cette histoire vraie, que j’ai vécue, qui fait que je suis ce que je suis. L’histoire s’appelle COTON, je viens de la ressortir de mon cerveau, rien que pour toi ? Je vais l’écrire en direct live bfmcnewsdirectsansfiltres.
COTON
L’envie de parcourir ce chemin s’est enfin réalisé, quelques plans, quelques pages, quelques sandwiches, quelques eaux et me voilà sur ce chemin quelque part dans les Vosges. Départ sportif histoire de casser la bedaine, je ressens vite le besoin de mettre les sens en éveil. Arrivé au sommet de cette petite montagne je m’autorise cette pause, je mange ces sandwiches, j’étouffe d’eau. Je m’allonge sur le dos et ne pense plus à rien. Et une masse ombrageuse me survole. Je me redresse. Un oiseau, somme toute assez grand, vole au-dessus de moi. Je ne connais pas ce piaf immense, il est beau, de belles couleurs et je le regarde faire ses cercles majestueux dans le ciel bleu azur gris vosgien. Au bout de quelques minutes je suis comme hypnotisé. Mais la pause est terminée, il me faut rejoindre le sentier du bas et filer jusqu’au parking. La nuit en montagne, le vent en montagne, le soleil en montagne, un seul nuage en montagne et tu comprends qu’il te faut rester vigilant, sûr de toi, même dans les Vosges. Je suis cette croix jaune, figée sur ces arbres qui n’ont rien demandé, d’ailleurs on ne les regarde même pas alors que ce sont eux qui portent les pancartes qui te donnent la direction, un peu comme les humains qui se cassent le cul à faire tourner le Monde sans qu’on les regarde. Et d’un coup une ombre, cet oiseau qui passe d’arbre en arbre, juste au-dessus de moi dans cette trouée d’arbres. Perte de connaissance ou tête en l’air j’ai le museau vers le ciel, sans me soucier de ce chemin, j’avance en regardant cet oiseau, une sorte d’invitation à la débauche, à la négligence. L’oiseau, mon oiseau, est posé sur le sol, au milieu du chemin, je m’approche, tente de sortir mon appareil photo, je m’approche encore, il reste là, sans bouger, juste sa tête qui fait des 180° en signe d’interrogation, genre mais qui c’est ce connard sur ce chemin qui marche comme un héron, doucement je m’approche…et il s’envole dans un flap flap bruyant. N’empêche que je continue car il se fait tard. Je sors de cette forêt en suivant ce sentier, parcours un pré, un verger, un champ, une lueur, un soleil et un oiseau, toujours là, au-dessus de moi, je crois que nous sommes amis maintenant. Je stoppe, regarde en l’air et il est là, en vol circulaire et d’un coup il fonce vers moi, je n’ai même pas eu le temps de faire un mouvement de retrait, il atterrit juste là, à mes pieds, il sautille jusque mes chaussures, j’ai même eu l’impression qu’il me les sniffait, ça sniffe un oiseau ? J’ai eu le temps de l’observer, sans bouger, stupéfait, du vert du jaune du bleu des reflets magnifiques, cet oiseau est magnifique. Je lui lance un « comment qu'c'est euhhh gros ? » et il s’envole. Je continue car il est franchement très tard, j’accélère le pas, je vois le lac en dessous, je suis bientôt arrivé, je jette mon regard vers le ciel et l’oiseau est encore là, j’ai même aperçu des dessins dans le ciel si il avait eu des fumigènes au cul. Je lui parle, fort, comme un vieux couple qui se parle de la cuisine au salon avec le son de la télé à fond, et il me regarde, je sens qu’il me regarde, il me comprend, je lui dis qu’il est beau, je suis apaisé, j’ai enfin un ami, un véritable ami. Mon pas est carrément joyeux, on dirait un gamin qui joue à la marelle sans jamais perdre, je suis avec mon oiseau, mon copain, mon seul ami, le lac approche et le parking aussi, je dirai quelques minutes, une heure si je traine un peu. Je suis tellement détendu, je suis au paradis les yeux ouverts, cet oiseau, que dis-je, mon ami des airs me réjouit. Je continue, le nez en l’air, on se parle, je lance quelque piou piou et il me répond, le bonheur ! Encore quelques minutes, je décide de prolonger le bonheur, je longe le lac et remonte dans la forêt, je regarde en l’air…il est encore là, c’est vraiment mon ami, nous ne pourrons plus jamais nous séparer. Je reviens sur mes pas, il faut que je rentre, je lance des baisers vers mon ami, haut dans le ciel, il me répond…je m’allonge, je lui parle et BAM BAM, deux détonations, l’oiseau, mon ami tombe juste à côté de moi, il n’a plus de tête, le corps en sang… je reste pétrifié, je le prends contre moi, son corps est chaud, quelques plumes tombent encore du ciel….c’était mon ami…le seul….et ils l’ont tué. J'ai réussi à te détendre ou....
Madloonflayed©-2020-Honnêtement, tu as cru que je pouvais être heureux juste deux minutes ? Oublie, je suis un corps triste avec un esprit triste.

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