vendredi 25 octobre 2019

IL Y A LE CIEL LE SOLEIL ET LA MER AU PAYS RIBOUREL




Elle a traversé la rue, d’arbuste en arbuste, fatiguée elle se repose sur une feuille, en même temps elle ne s’appelle pas Concorde mais Doulice, ses parents voyaient en elle un délice si doux. Cet hibiscus fera l’affaire, à peine défleuri. Se poser au sommet n’était pas forcément une bonne idée mais avec ce vent, c’était une bonne issue finalement. Et dire que papa et maman m’attendent se dit-elle. En plus avec son costume rouge à pois noirs il faut dire qu’elle est jolie. Elle pensait faire forte impression mais il n’y avait personne dehors, pas même à une fenêtre, triste rue dites donc. Et puis ce ciel, ce n’est pas étonnant que personne ne sorte, quelle noirceur, pouarkkk. Doulice toussa sur le retour, mais elle n’a pas réussi à franchir la rue, crise cardiaque certainement.
Maya s’écrasa sur une fleur de la rue St Michel, à bout de souffle aussi. Couverte de sang elle croyait, du sang noir c’est bizarre. Elle regarda ses bras, ses jambes, ses ailes, rien. Pas une trace de cassure, pas un trait de coupure, rien. Sa robe si douce était collante, noircie mais oh punaise cette fleur quoi !!! Maya tenta un saut pour l’atteindre, elle toussa au cœur de la fleur, Willy l’attendra éternellement, Maya tomba d’un coup au milieu de la rue, étouffée, crise cardiaque certainement.
Ce chemin ça fait déjà dix fois qu’il le fait, en même temps quelle riche idée de trouver des croquettes de chat sur le bord de cette fenêtre tous les jours. Un vrai régal, sauf ce soir, pas de croquettes, pas de chat, pas de gamelle. Au pire il se dit, il me reste quelques escargots pas trop gros à cause de la sécheresse mais bon, ça va le faire. D’habitude Johnny Kipik peut en bouffer trois ou quatre, ce soir il est mort avant même de croquer à pleine dent, étouffé, crise cardiaque certainement.
Aujourd’hui les indemnités vont pleuvoir comme cette pluie noire, certains seront plus riches sans avoir rien fait, d’autres vont seulement survivre en ayant tout perdu, d’autre ne demandent rien mais auront quand même, il suffit d’avoir fait une déclaration sur l’honneur et le tour est joué. Pour les parents de Doulice, pour Willy et pour Madame Kipik il n’y aura rien du tout, leur enfant, leur copain, leur mari seront morts dans la plus grande indifférence, car franchement, à quel moment Mass Médiasse, le gouvernement, les experts, le propriétaire des hibiscus se sont demandés si il y avait d’autres victimes que leur propre gueule ?
Ce ne sont que quelques gouttes de suie parait-il, à leur échelle pour Doulice et ses potes, c’est comme si tu te prenais un seau de 30 litres de suie dans la gueule, tu tousseras et tu feras une crise cardiaque certainement.
Madloonflayed©-2019- pffff je n’arrive même pas à placer ma phrase finale tellement je pleure. Allez…continuez à marcher pour le climat, moi je viens de m’assoir sur le bord de la route j’en peux plus et j’attends le bus, 35 litres au 100 kms sur du plat, arfff il vient de passer j’étais endormi, je vais rester là, la tête posée dans mes mains remplies de sang en pensant à Doulice, Maya et Johnny. Lubrizol forever !!!

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