Je suis un fauve au milieu de la vie, au milieu de l’arène,
j’ai cru que j’avais fait des miracles en continuant de vivre après l’ablation
de mes tripes la gueule en plein soleil mais l’envie s’est dispersée dans mes
galères quand je retourne la tête et que je regarde les ombres de mon ancienne
vie. Je vais finir par me perdre sans déconner. Le tranchant d’un scalpel, la
fin de ma vie. Mais allez dans mon monde je ne fais que me regarder la tête à l’envers,
mon nombril est plongé dans un putain d’hiver. Alors dans mon monde j’emmerde
la terre, l’hiver, les gens, la vie, les avis, et je me sniffe sous les bras.
Ah mais attends j’ai une putain de bonne nouvelle, nannnn j’ai pas fumé arrête
merde, on m’a offert pour mon anniv des litres de wine chardonnay et tu sais
quoi ? Bah je savais que les producteurs travaillaient pour moi, genre
maintenant plus besoin de hiiiiiii artzzzzz schploch dans un bruit
insupportable à 1 heure du mat, nannnn maintenant les bouteilles s’ouvrent avec
un bouchon vissé, genre criccriccric et glouglouglou sans me faire pécho par ma
fée. Ah hahahahahah vas-y tu peux toujours lui dire elle n’a pas de compte
facebook, pas de téléphone, pas de boîte mail, pas d’oreilles, et c’est elle
qui m’offre les bouteilles en sifflotant
un air de fête d’enterrement. Nan je ne peux pas dire ça, elle me pourri
l’existence elle ne veut pas que je picole, elle vit un enfer à mes côtés,
genre une palme d’or ne serait pas de trop pour cette fée. Mais mon Chardonnay
n’a plus de bouchon en plastoque, mais un bouchon qui se visse, j’étais loin au
bout de la deuxième bouteille, j’adore les expériences, peut-être des
performances finalement, cricrcricrcirccircireic trop bien ces bouchons.
Maintenant faut planquer les bouteilles, fuir mes ombres. Adolescent je voulais
savoir où était ma gloire, j’aimais croire en moi, j’aimais croire que mes
futures rides et cernes sous les yeux étaient l’expérience, maintenant face à
moi je veux juste partir de mon corps sans jamais revenir, du coup je m’enferme
dans mon 7ème sous-sol, je ne mange plus et je ne veux plus remonter
avec mes mains niquées. Comment tu veux rire quand tes phalanges se déboitent,
ostéonécrose sur le dernier scan, monsieur c’est grave, ah bah merci je peux
hurler, ah bah non faites ça dehors, merci monsieur je crois que je vais
partir, bip bip. J’entrevois ma vie au paradis enfer quand je vais tous
vous quitter, mais demain seulement, je suis fatigué tu sais, ah putain que je
suis casse couille à parler de moi, trop négatif dans les arbres, allez je ne
suis pas….oupsss j’ai oublié ce que je voulais écrire. Wouafffwouafff je creuse
au pied de cet arbre et hop je pisse dessus, je savais bien que je pouvais
encore déconner. Ohhh carrément. Bon sinon juste deux minutes pour être sérieux….top
chrono…attends arrêtes je peux raconter n’importe quoi ? Ohhh mais
carrément. Je me suis pété une phalange en tirant sur mes lacets, j’ai pris un
courant de travers par la prise sous la pluie, j’ai crié en …ohhhhhhh
ahhhhhhhh. Ahhhh mais mais mais c’est quoi ça ??? le journaux d’un ado en
dérapage non contrôlé ou quoi. Ohhhhh ahhhhhhh. Pour tout te dire je déteste
que l’on me raconte la vérité. M’en fous les bouchons se dévissent. Attends j’ai
une histoire que je dois dire tout haut, tu sais que mon état est la pluie verglaçante
sur un parebrise quand mon prof d’histoire me distillait ces paragraphes perdus
dans un livre rabougri de vieilles histoires de barbarie des guerres, non
achevées apparemment, et moi comme un essuie-glace en dérapage j’ai tout appris
et maintenant juste après mes 49 années sur cette terre avec mes nuits agitées
à peine je ferme les yeux je vois les camps de concentration sur ce putain de
bouquin, ohhhh espèce de fils de pute de prof d’histoire, j’ai tout appris par cœur
et maintenant je ne dors plus, t’aurais
pu m’apprendre l’histoire des riches, ah merde ça aussi tu l’as fait, mais moi
maintenant je fais quoi, je ne déconne plus là, j’ai ces images du bouquin en
espace clos au fond de mon ciboulot qui tournent et tournent. Ah bah hastag
balancetonprofdhistoirebordeldemerde, j’aurai encore préféré qu’il me touche le
cul, peut-être qu’aujourd’hui j’aurai oublié, mais ces images de guerre bah
non. Je ne veux plus bouger allongé sans insister et raconter des histoires de
cul comme un vieux con la main dans le froc englué dans mon padoque et regarder
les seins nus de gamines sur internet et rire comme un imbécile avec mes dents
niquées par la nicotine de grosses gauloises et mon haleine de cadavre
berlinois sur les rivages d’une vieille anglaise. Poppppp je dis n’importe quoi
mon garçon. Allez bonne nuit les copains copines, je vais chialer comme un temps
stupide.
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