jeudi 1 mars 2018

ÉCOUTE LE BRUIT QUE LA VIE FAIT



Je suis un fauve au milieu de la vie, au milieu de l’arène, j’ai cru que j’avais fait des miracles en continuant de vivre après l’ablation de mes tripes la gueule en plein soleil mais l’envie s’est dispersée dans mes galères quand je retourne la tête et que je regarde les ombres de mon ancienne vie. Je vais finir par me perdre sans déconner. Le tranchant d’un scalpel, la fin de ma vie. Mais allez dans mon monde je ne fais que me regarder la tête à l’envers, mon nombril est plongé dans un putain d’hiver. Alors dans mon monde j’emmerde la terre, l’hiver, les gens, la vie, les avis, et je me sniffe sous les bras. Ah mais attends j’ai une putain de bonne nouvelle, nannnn j’ai pas fumé arrête merde, on m’a offert pour mon anniv des litres de wine chardonnay et tu sais quoi ? Bah je savais que les producteurs travaillaient pour moi, genre maintenant plus besoin de hiiiiiii artzzzzz schploch dans un bruit insupportable à 1 heure du mat, nannnn maintenant les bouteilles s’ouvrent avec un bouchon vissé, genre criccriccric et glouglouglou sans me faire pécho par ma fée. Ah hahahahahah vas-y tu peux toujours lui dire elle n’a pas de compte facebook, pas de téléphone, pas de boîte mail, pas d’oreilles, et c’est elle qui m’offre les bouteilles en sifflotant  un air de fête d’enterrement. Nan je ne peux pas dire ça, elle me pourri l’existence elle ne veut pas que je picole, elle vit un enfer à mes côtés, genre une palme d’or ne serait pas de trop pour cette fée. Mais mon Chardonnay n’a plus de bouchon en plastoque, mais un bouchon qui se visse, j’étais loin au bout de la deuxième bouteille, j’adore les expériences, peut-être des performances finalement, cricrcricrcirccircireic trop bien ces bouchons. Maintenant faut planquer les bouteilles, fuir mes ombres. Adolescent je voulais savoir où était ma gloire, j’aimais croire en moi, j’aimais croire que mes futures rides et cernes sous les yeux étaient l’expérience, maintenant face à moi je veux juste partir de mon corps sans jamais revenir, du coup je m’enferme dans mon 7ème sous-sol, je ne mange plus et je ne veux plus remonter avec mes mains niquées. Comment tu veux rire quand tes phalanges se déboitent, ostéonécrose sur le dernier scan, monsieur c’est grave, ah bah merci je peux hurler, ah bah non faites ça dehors, merci monsieur je crois que je vais partir, bip bip. J’entrevois ma vie au paradis enfer quand je vais tous vous quitter, mais demain seulement, je suis fatigué tu sais, ah putain que je suis casse couille à parler de moi, trop négatif dans les arbres, allez je ne suis pas….oupsss j’ai oublié ce que je voulais écrire. Wouafffwouafff je creuse au pied de cet arbre et hop je pisse dessus, je savais bien que je pouvais encore déconner. Ohhh carrément. Bon sinon juste deux minutes pour être sérieux….top chrono…attends arrêtes je peux raconter n’importe quoi ? Ohhh mais carrément. Je me suis pété une phalange en tirant sur mes lacets, j’ai pris un courant de travers par la prise sous la pluie, j’ai crié en …ohhhhhhh ahhhhhhhh. Ahhhh mais mais mais c’est quoi ça ??? le journaux d’un ado en dérapage non contrôlé ou quoi. Ohhhhh ahhhhhhh. Pour tout te dire je déteste que l’on me raconte la vérité. M’en fous les bouchons se dévissent. Attends j’ai une histoire que je dois dire tout haut, tu sais que mon état est la pluie verglaçante sur un parebrise quand mon prof d’histoire me distillait ces paragraphes perdus dans un livre rabougri de vieilles histoires de barbarie des guerres, non achevées apparemment, et moi comme un essuie-glace en dérapage j’ai tout appris et maintenant juste après mes 49 années sur cette terre avec mes nuits agitées à peine je ferme les yeux je vois les camps de concentration sur ce putain de bouquin, ohhhh espèce de fils de pute de prof d’histoire, j’ai tout appris par cœur  et maintenant je ne dors plus, t’aurais pu m’apprendre l’histoire des riches, ah merde ça aussi tu l’as fait, mais moi maintenant je fais quoi, je ne déconne plus là, j’ai ces images du bouquin en espace clos au fond de mon ciboulot qui tournent et tournent. Ah bah hastag balancetonprofdhistoirebordeldemerde, j’aurai encore préféré qu’il me touche le cul, peut-être qu’aujourd’hui j’aurai oublié, mais ces images de guerre bah non. Je ne veux plus bouger allongé sans insister et raconter des histoires de cul comme un vieux con la main dans le froc englué dans mon padoque et regarder les seins nus de gamines sur internet et rire comme un imbécile avec mes dents niquées par la nicotine de grosses gauloises et mon haleine de cadavre berlinois sur les rivages d’une vieille anglaise. Poppppp je dis n’importe quoi mon garçon. Allez bonne nuit les copains copines, je vais chialer comme un temps stupide.

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