dimanche 25 février 2018

SIMPLE 3



Ma mère me protège du froid, me prépare mes plats préférés, me soigne avec attention, me caresse les cheveux quand je suis triste…pourtant je suis blessé aujourd’hui le jour de mes 49 ans, le cœur ouvert devant quelques photos, je ne m’éloigne pas de ma douleur, celle d’être vivant, la seule chose vraiment réelle est ces corps mutilés, tu reprendras bien un peu d’escalope panée mon chatounet, ces fils de chien ont tout tué dans une roquette pulvérisant la chambre de cet enfant, je t’ai préparé un tiramisu mon ange, je vais finir par me faire mal, je ne peux plus regarder la vie sans pleurer, ton père t’a préparé une surprise mon biquet, je suis quelqu’un d’autre je vais me tirer une balle maman, ton cadeau te plait au moins, je suis assis sur ma chaise le fusil planté sous ma gorge, au fait mon poussin il y a une enveloppe pour toi sur la commode, mais si tu savais maman je suis brisé je n’ai plus envie d’être ici, tu as vu ton père ce qu’il a fait pour toi regarde en bas vas avec lui, je ne peux plus rien réparer maman je suis cassé je n’ai plus aucun sentiment je suis vraiment quelqu’un d’autre, mange donc  tout va refroidir mon chatounet, mais j’ai des tâches devant les yeux maman je suis aveugle j’ai les yeux transpercés  d’horreur, tu as bien mangé mon ange c’était bon hein, tu sais qu’il lui ont coupé les jambes qui étaient arrachées par une roquette maman, ton père est devant la télé vas le rejoindre et repose toi mon fils, mais il se vide de son sang son père hurle de douleur maman mais qu’est-ce que je fous là dis-moi aide moi je t’en supplie, si tu as envie je peux remonter le chauffage si tu as froid, maman pitié arrête ça, je vais m’ouvrir les veines je n’en peux plus c’est trop dur je ne ferme plus les yeux même la nuit je ressens toutes les horreurs faites dans ce monde j’absorbe tout je n’en peux plus vraiment je suis à bout de force, tu veux un chocolat mon fils ton père les a acheté chez Lalonde ils sont bons tu sais……ehhhhhh je suis au bord d’une falaise maman, regarde sur la commode je t’ai laissé une enveloppe moi aussi, ne me juge pas maman je veux juste vivre en paix, je ne suis pas fait de ce monde sans fin, il faut que cela s’arrête, est-ce que tu as vu cet enfant mutilé, est-ce que tu as vu ces guerres éternelles, est-ce que tu as vu ses parents horrifiés, est-ce que tu as vu ces enfants courir dans tous les sens après chaque bombardement, maman laisse-moi réfléchir, laisse-moi partir s’il te plait, tu ne m’as pas fait pour ce monde et tu le sais.


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