vendredi 11 novembre 2016

MATRICA RECUTITA

Bordel c'est imprononçable ce titre mais j'aime bien. J'ai toute une existence à rattraper, fleurter avec les beautés du diable, j'ai besoin de m'échapper, de paraître quelqu'un d'autre, d'être désirable. Je n'ai jamais pensé que ce serait si facile de faire semblant. Et pourtant j'ai allumé le gaz et j'ai foutu ma gueule dans le four...BAOUUUMMMM !!! Je ressemble à quoi maintenant? Je vais essayer d'être poli, de faire semblant et te dire que je vais bien, c'est mieux pour ton cœur de fragile. Ce soir j'ai réunion, seul dans ma cuisine, comme tous les soirs, je suis un clochard à 1800 euros par mois, je fais des bouquets de fleurs avec des billets de 20 euros, ça s'appelle une haine bouquet, j'ai appris à souffrir. Mes fenêtres sont plein sud, ce n'est pas le sud mais c'est plein sud, je suis si fragile, comme une ombre au soleil quand les nuages ne sont que les mensonges de météo france. J'ai tendu un jour ma main mais tu l'as prise pour la blesser, j'observe tes dents, ton sourire, tes gestes, tes vêtements, pendant des heures je t'observe et demain je prendrai ta place. C'est la morale des fous. C'est si facile de faire semblant, je suis magasinier mais demain je vais prendre ta vie, ta place en traversant ton corps. Tu es devenu transparent, je suis devenu toi en croisant nos chemins sans faire exprès. Je t'ai retrouvé un jour pendu et je suis toi, Dieu m'a dit :"ça fait plaisir de te revoir". La vie après la mort, la vie après la vie, j'aurai bien aimé faire semblant, je suis ici comme un con maintenant. Tu sais je vois à travers les autres et ce que j'y vois ne me plait pas. Les autres ne font plus attention aux odeurs, tu sens quoi, moi je ne me parfume jamais. Je dois m'en aller...toujours. A chaque fois que je pars je m'arrête au milieu des flammes, ma beauté calcinée t'effraie mais c'est juste parce que j'ai fait tomber ma glace dans les braises. C'est bon allez je déconne, il fait nuit et quand je me regarde je ne vois rien, d'ailleurs on me croise et on m'oublie...

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