mardi 20 septembre 2016

APRES LA LIGNE CE SONT LES FLAMMES

Alors qui aura assez de couilles pour m’enfermer ? Pas ma fée elle n’a pas de couilles pas même un zizi. Quand est-ce que quelqu’un se décidera donc de me faire du bien en me déclarant médicalement malade à enfermer dans un asile au milieu d’autres fous. Combien de temps dois-je encore souffrir avant de pouvoir enfin lâcher prise dans une chambre capitonnée, laisser enfin la place à ma folie dévastatrice, pouvoir enfin crier sans passer pour un dingue, pouvoir me mordre au sang pour me libérer. Me donnera-t-on la possibilité d’être un lâche ?
Quand moi je vois des bombes tomber sur le sol pour déchiqueter des enfants apeurés, toi tu ramasses ces pommes tombées du pommier pour en faire une succulente compote pour le goûter.
Quand je hurle après tous ces individus excités, affamés et agglutinés sur une seule planète, toi tu prends des photos magnifiques des papillons multicolores se restaurant sur une seule fleur de mon buddleia.
Combien de temps alors ? Combien dis-moi !
Quand je tombe dans le noir sans jamais atterrir dans une peur panique qu’il n’y ait jamais de Terre pour m’écraser, toi tu t’allonges et tu fermes les yeux sur mon lit pour partir dans un conte de fée.
Quand le matin je reste accroché à ce rocher acéré le corps mutilé et en sang la douleur perforée sur mon visage fatigué, toi tu te promènes nue habillée d’une peau si douce dans la maison en jetant des pétales de sourire au miroir.
Quand je meurs étouffé d’essayer de respirer à peine la porte de la maison franchie, toi tu chantonnes une chanson d’amour sur un air de reggae en libérant l’oxygène nécessaire à toutes les fleurs du jardin.
Qui va se décider hein ? Alors dis-moi !
Quand je cours les pieds déchiquetés de peur de ne pas avoir assez de temps à peine parti pour franchir cette montagne, toi tu sautes dans les fossés pour cueillir les petites fleurs et tu cliquetonnes tes chaussures légères sur le sol en jouant à une marelle improvisée en jetant les fleurs sur le ciel juste après le 8.
Alors vois-tu, je pense que là où tu vois une pièce vide, noire, déprimante, angoissante où je vais mourir, moi je suis dans une forêt d’arbres multicolores laissant passer le soleil assez pour me réchauffer et m’apaiser, là où tu vois le sol froid carrelé de cette chambre sans lit sans matelas, moi je cours nu sur l’herbe verte encore humide de la rosée, là où tu vois une cellule fermée pour l’éternité, moi je suis enfin libre.
Alors écoute moi, sois forte, sois celle qui me sauvera…

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