mardi 16 août 2016

LE PETIT COLIBRI


A l’heure où les responsables de ce pays de merde se posent la question si on met le rouleau de papier toilette dans le bon sens dans le dérouleur, moi je me demande de quelle couleur sera la carotte. Bah pas forcément orange car elle risque de servir plusieurs fois… Alors j’ai mis mon perfecto et mon casque et j’ai foncé en bécane jusqu’en haut de la colline. Personne ne sifflait car il n’y avait personne là-haut. Quand le bruit de mes gamelles est retombé du ciel sur le sol avec une prime de 1500 billets j’ai savaté un caillou qui du coup est parti voir plus bas si la vie était meilleure. Il ne va pas être déçu. Enfin moi je me suis assis dans la poussière et j’ai attendu. C’est bizarre toutes ces lumières, toutes ces maisons, tous ces immeubles, toutes ces rues car d’ici je ne vois absolument personne. Ils sont où tous ces enfoirés qui me pourrissent la vie, ils sont où ces tarés qui prient sur des tapis et qui s’essuient le cul avec un caillou, c’est dingue d’ici je vois queudalle. Y a bien un type qui tente de me parler mais j’ai l’impression que c’est moi, ça va être plus difficile de l’envoyer chier. Je savais que boire ce mélange (sang de fœtus, chair de serpent, venin de crapaud et dégueulure d’asticots) n’allait pas me rendre moins fou mais fallait essayer quand même. Je préfère l’opium dans l’impérial. La nature est quand même le premier médecin ! Il y a ce coup de feu, enfin ces coups de feu, les gens qui hurlent ça remonte jusqu’ici, ils ont blessé quelqu’un c’est ça ? J’en sais rien putain, j’étais tranquille en haut de cette colline, mais les animaux m’ont chopé le bras pour m’attirer des ennuis. J’avais une arme dans la main. Il fait froid malgré ce jour ensoleillé, malgré mes vêtements, mon âme frôle la mer. Je ne pleurerai pas, c’est beaucoup trop loin et je ne suis pas supposé pleurer, ni mourir, juste demain. J’ai encore le temps de sentir le vent, avant que les bottes ne claquent à nouveau avec la police dans les rues en flammes, les matraques à la place des bites. J’ai plusieurs solutions mais je ne sens plus rien, je suis couché ici sur la colline, j’ai mon perfecto et j’ai une arme dans la main et je ne sais pas dans quel sens on place le rouleau de papier toilette…

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