dimanche 7 décembre 2014

CETTE CHALEUR PUTAIN CETTE CHALEUR



Le Manu il n’écrit que la Mort, que le soir des ténèbres, que le noir et le gris. Ouai il n’écrit que ça le Manu. En même temps je n’écris que la nuit…quand le peuple commence à s’évaporer dans des draps molletonnés. Alors tu veux quoi ? Tu veux que j’écrive la nature, des couleurs, des arcs en ciel ? Tu veux que je te parle de cet enculé de chat qui déclenche mon alarme pour boire dans mes arrosoirs ? Ce fils de pute que je découpe en tableaux quand je cours la bite à l’air avec un couteau planté dans le bras, les poils s’éjectant violemment des pores, dans mon jardin en pleine nuit. C’est de lui que tu veux que je parle ? Ou alors préfères-tu que je te parle de ces pétasses de limaces qui boivent de la bière avant de croquer mes salades. Ces connasses que je transperce d’un pic à brochette et que je bazarde chez le voisin sur la gueule de son chat. Ou peut-être veux-tu que je te raconte l’histoire de ces oiseaux qui picorent des graines invisibles dans mes gouttières en zinc à quatre heures du mat ? Ces bâtards qui couchent tous entre eux, incestueux et pervers. Ces piafs écervelés qui se fracassent la gueule contre mes baies vitrées dans un bruit infernal. Les mêmes qui construisent des hôtels dans ma toiture et font la fête jours et nuits. Tu veux que je te parle de ces enculés là ? Ou alors encore veux-tu que je te parle de ce débile de hérisson qui s’écrase dans ma cours anglaise, qui épuisé me réclame la pitié, celui qui est censé bouffer les connasses dans mon jardin, juste à côté des salades, le même qui préfère s’écraser comme un connard dans la cours, sans aucune issue possible. Lui que je secoure plus de trente fois dans l’année. Alors de qui veux-tu que je parle ? De cette taupe, soi-disant aveugle mais qui arrive toujours à perforer mon gazon, mais pas celui du voisin, non non juste le mien, trop aveugle parait-il. Cette même taupe que j’avais au bout d’un coup de pelle mais qui a profité d’un moment de faiblesse, cette salope, pour se tirer et s’enterrer. Connasse. Tu veux que je te parle de ces pucerons qui saccagent toutes mes plantes, surtout mes rosiers, les rosiers de ma mamie. Tu veux que je te dise que j’ai acheté à prix d’or des coccinelles pour leur faire la peau à ces chiens galeux. Ces mêmes salopes qui ont déserté mon jardin pour aller voir ailleurs, ces déserteuses qui étaient censées sodomiser les pucerons. Tu veux que je te parle de ce Manu qui coure avec un verre de vin blanc à la main pour s’étaler dans son putain de gazon, un soir d’été, en criant halleluya quel bonheur et qui deux secondes après hurle après son abruti de clébard qui a chié juste là où je m’écrase, lui qui a choisi sur les 1100m² l’endroit où j’irai. Tu veux que je te parle de ce chien ? Ce fils de chien qui sniffe le cul de tout le monde. Ouai Ouai ouai. Alors oui j’écris du noir, oui je veux me tailler les veines chaque jour que Dieu fait, et ouai, surtout ouai, j’ai envie de me resservir un verre de vin, ce même vin qui a vu cet enculé de chat, qui a vu ce chien débile lui pisser dessus, qui un jour a croisé les connasses de limaces et qui a certainement entendu ce hérisson se casser la gueule dans un trou. Alors oui je vais te raconter des histoires, le soir, dans le fond de tes cauchemars, oui je vais mourir demain, enfin j’espère.

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