Mille, deux mille agressions urbaines par jour, peut-être
plus encore. Le simple fait d’allumer une clope relève du défi en ville. Juste
se promener la truffe en l’air dans les rues, à la Pépinière ressemble plus à
une mission militaire en Syrie. Alors j’ai peur, j’ai peur que l’on m’agresse,
que l’on agresse mon fils, ma fée. Oh oui putain j’ai peur, j’ai peur pour l’insensé
qui m’agressera, j’ai peur de voir cette transformation, j’ai peur de devenir
le loup des steppes. Que vais-je devenir quand un concentré de psychopathes va
s’activer dans mon corps, dans ma tête. Comment cet enculé d’agresseur va-t-il
s’échapper quand je le pourchasserai la haine au ventre, le sang suintant de
mes yeux et qu’une fois à terre la gueule sous mes Doc’s je l’aurai attrapé.
Arrivera-t-il encore à hurler quand je lui briserai les os à coups de masse,
sauvagement arc-bouté au-dessus de lui, assénant de toutes mes forces ces coups de masse sur
son corps, comme on creuserait un trou avec une pioche, quand ce bruit
déferlant du plus profond de la douleur aura raison de ses cris. Comment
vais-je faire pour m’arrêter, comment va-t-il m’empêcher de lui arracher la
langue avec mes dents avec tous ses os brisés, quand réveillé du fond de son
cauchemar par une flamme sous ses doigts, comment va-t-il m’arrêter quand je
lui arracherai des morceaux de visage avec mes dents dans une brutalité
incomparable. Quelle sera la couleur de ses yeux, quel sera son regard quand à
genoux sur ses côtes brisées je lui défoncerai la mâchoire à coups de poings
jusqu’à ce que ses os me déchiquettent les phalanges. Aura-t-il encore la force
de me demander pardon d’avoir réveillé l’animal
que je suis. Je ne vais plus en ville, je ne me promène plus à la Pépinière, j’ai
trop peur.
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