Sa fille est morte aujourd’hui, tombée au combat, dans une lutte
sans pitié, désarmée. Cette maman respire en haletant, la rage au ventre,
regardant le ciel, comme un appel.
Il fait froid et cette voiture je ne l’aime pas. On se regarde,
mais finalement on pense que notre peine est la plus forte, toi tu ne sais pas
ce que je ressens. De toute façon elle est tombée sous nos yeux et nous n’avons rien
fait.
Elle veut que tout glisse lentement vers ses propres peurs,
toute seule à porter la mort de sa fille. Et les minutes passent, pas si
éternelles que ça et on se réunit tous, toute la famille est là, c’est le
débriefing. D’habitude on se fait juste la bise, là on se serre dans les bras,
on se murmure des mots que ne veut pas entendre, on se tapote dans le dos en se
disant qu’on a eu de la chance jusqu’ici, mais jusque quand ?
On remonte dans nos blindés, laissant cette mère dans la salle,
elle nous a dit que ça allait, alors on fait semblant de la croire et on s’en
va, et la guerre continue.
Je pense à toi ma cousine partie trop vite, où que tu sois attends moi, je t'aime.
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