Assis, j'attends un bus mais pas à l'arrêt de bus, enfin juste à côté, comme aller à la poste
pour acheter un pain au chocolat, juste pour intégrer le groupe les yeux
baissés, aller à l'école juste pour tuer des profs un jour où le sol est
trempé, je pense je dors je chie je pleure je mange je bois mais les murs
sont épais sous la terre. Comme une tumeur mais c'est juste une dépression,
pire que le cancer sans chimio, un bain de sang en attendant le bus. Le bus
arrive et ne s'arrête pas, les têtes me font des signes, arrogance ou un
mal nutritié, avide mais content d'être dans le bus, fonçant vers les
platanes ou vers des montées impossible à franchir en scooter.Je reste là
assis à attendre le bus, les fruits pourrissent dans mon sac assis lui
aussi sur le trottoir, quelques chiens qui pissent dessus comme pour dire
merci d'être là alors que personne ne vient ici d'habitude, alors merci
hein les chiens. Demain j'imagine qu'ils vont me sucer les os une fois que
je serais mort à attendre le bon bus. Ils arracheront des morceaux de mon
visage et lécheront mes yeux dans des grognements immondes et fuieront
quand le bus arrivera. Le bus qui ne s'arrêtera encore pas, avec ces
visages qui ne regardent plus, un de mes bras perdu sur la route, mais
qu'importe la douleur si tu vis dans la peur. Recroquevillé à l'arrêt de
bus, des chiens chirurgiens affamés et moi insensible dans cette vie à
l'envers. J'avais oublié de m'inscrire pour le voyage en bus, fallait
réserver, je délire probablement mais j'ai loupé le bus avec des chiens qui
me bouffent les jambes, déchirent ma chair, j'ai mal mais j'ai toujours mon
ticket de bus. Troisième bus qui passe, les visages s'étonnent mais le bus
ne s'arrête toujours pas. Certains passagers rigolent, d'autres me jettent
des fleurs sèches, le chauffeur n'est même pas là, le bus file tout seul et
tout le monde rigole au final. L'inscription était gratuite en même temps. Et rien ne me fait oublier que je suis encore vivant, mutilé mais vivant, je ne sais plus si je dois rester en vie, les guerres les insultes les homophobes et toutes ces guerres irréelles, visibles sur du papier brillant à vingt heures mais trente minutes plus tard j'attends encore le bus. Les oiseaux chantent et les corbeaux me tirent la peau des bras, se battent pour me bouffer un doigt. Mes neurocellules ne fonctionnent quasi plus, comme jetées dans le fond d'un poison autour du feu. Je ne baisserai pas les yeux devant les visages du quatrième bus, tous les yeux horrifiés devant mon visage déchiqueté et mon oeil arraché, des lambeaux de chair sur les cuisses, toujours pas de chauffeurs mais c'est quoi ces bus bordel. J'ai le sommeil agité, je le sais, des cauchemars qui me racontent des histoires les yeux ouverts, combien de temps je vais attendre ce bus, tout ça juste pour mourir, quelque part, sans souvenirs, complétement dévasté, c'était quoi déjà les paroles ? Quatre cent soixante neuf jours à attendre et enfin le bon bus, sans chauffeur non plus, un bus en flamme avec des corps calcinés collés sur les sièges, une odeur de burger finalement, alors je prends place au milieu de l'allée, les chiens me suivent et sont rentrés dans le bus et lèchent et grognent et bouffent les restes des corps calcinés, j'ai enfin la paix, le bus redémarre sans chauffeur, je caresse les chiens, ouai je sais j'ai le sommeil agité, ouai mais combien de temps encore, combien de temps...
Madloonflayed©2024 - Mourir c'est un peu comme si je te disais d'aller te faire foutre !
samedi 13 juillet 2024
JE PREFERE ME BOUFFER UNE OREILLE QUE D'ENTENDRE çA !!!
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