Un poisson rouge c'est toute mon histoire, enfin celle que personne ne comprend. Bonjour, ah bonjour. Une vie de sécurité sociale, sans sécurité sociale, c'est pas la faute à Gérard. Gérard ce n'est pas un salaud, il vote, il s'invente un monde où il pourrait promener son Berger Allemand sans être obligé de lever le bras bien haut, il dit des gros mots quand ils croisent les bougnoules de la rue des Fillettes, il crache quand il chique son tabac, il habite un quartier de merde rue Ménand. C'est la même rue des Abrutis à Haussonville, Gérard c'est moi, et le berger Allemand c'est... On déboule tous les ans vers Quimper, on y voit que des connasses mais on s'en fout, ça change des grosses vaches de mon village. On y est et on rêve. Près de la mer, froide, on promène comme des beaufs avec des cirés jaunes sur la plage les pieds trempés, c'est beau, il pleut c'est le pied, il y a un vent à décorner... Il y a des beaux bateaux, de pécheurs qui ne péchent plus, des belles couleurs délavées, des phares. On ramasse des petits caillloux sur la plage que l'on met dans une verrine Bonne Maman qu'on jettera en juillet et on s'essuie le sable contre notre futale juste pour faire gueuler maman. On attend les feux d'artifices mais on est en juin alors du coup on attend et on baisse la tête en rentrant. On se fait chier, sérieux. C'est les vacances payées, bordel. On y voit des vieux avec des camping cars aussi chers qu'un appart à Saint Ginesse les Bretonneux, habillés comme des stars, ils marchent dans les crottes des poissons qui réfléchissent, bah ouai ils préfèrent chier ailleurs que dans leur entrée d'immeuble. Ils s'inventent des copains Ricardiens. Tiens toi, ça souffle. On regarde dans le vide, vers la mer, on croit devenir poête jusque quand l'autre à côté gueule comme une truie après son caniche. Une vie, debout, à dépenser la seule tune qu'on a pour bouffer un plat de moules avec des frites dégueulasses, en attendant l'hiver, notre vie à deux en plein été. On est frappé par notre existence en se disant ça peut exister un jour les jours heureux. Un jour sur deux au moins. On prend des photos qu'on ne regardera pas, il est tard chaque jour, elle bouquine des magasines sur la plage, je regarde vers la mer mais qu'est-ce que je vois ? Alors je mate les vieux, les grosses sur la plage, les cons de gosses qui chialent qu'on force à rentrer dans l'eau trop froide, mais j'en ai rien à foutre moi. Je veux du silence. Dans quelques jours on remonte et on fera signe à Gérard.
Madloonflayed©2023- J'ai un peutain d'nom de star piooowww.
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