L'ATTENTAT
"La réécriture de fictions, qui semble être devenue pour certains une nécessité afin de ne pas heurter un lectorat prétendument fragile, n'est donc pas seulement un affront au génie de l'auteur et à la capacité du lecteur à contextualiser une œuvre, mais elle est aussi et surtout un attentat contre notre intelligence." Julie Girard
Je ne l'aurai pas dit avec des mots aussi intelligents car je n'avais pas compris ce monde et que la route était terminée, mais plutôt avec un allez tous vous faire enculer bande de fragiles, toutes les minorités confondues, vous nous faites chier, nous les auteurs, nous les artistes.
J'ai un profond dégout pour l'humanité, en général et presque total. J'en arrive à souhaiter crever comme une merde à l'instant sans avoir à dire pardon, je n'ai plus le gout de la lecture, je n'ai plus l'envie à l'écriture, je garde tout ça comme un tatouage qui ne s'efface pas, tout est aseptisé, baigné dans le gel hydroalcoolique de vos vies, ça ira mieux après une bonne grosse pandémie....ne m'attends pas ça va trop vite mais c'est pire qu'avant, ou alors ça continue, mais il n'y plus un seul espace de disponible pour la vérité, pour l'écriture sans heurter toute cette saloperie d'humains galvanisés par les réseaux d'autres débiles comme eux, qui ne savent même plus lire, même plus rêver.Il n'y a plus une seule projection d'un rêve après une lecture, ils sont révoltés dès le premier "il" de l'introduction.Ils sont en mode "et pourquoi pas elle" et pourquoi pas noir, et pourquoi pas transgenre....les humains vous me saoulez, je n'ai plus envie de vivre à côté de vous, je vais essayer de faire des efforts encore un peu parce que je n'ai pas encore la possibilité de vous dire adieu définitivement, avant j'en parlais, maintenant j'en rêve, je veux mourir et je vais tout faire pour partir parce que vous m'avez tous écœuré. Je voulais arrêter l'alcool parce que mon médecin me l'a ordonné car j'ai le cœur noyé dans un souvenir passé, je vais boire encore plus pour que ce siècle soit encore plus beau. Il me reste quelques phrases, quelques poésies, quelques chants d'oiseaux, et par bonheur je ne suis pas aveugle, et il me reste cette possibilité de partir au fond de ce chemin, m'y reposer, y réfléchir à voix basse, y écrire à l'abri des terroristes décérébrés de ce nouveau monde, y dormir sereinement, sans bruit. C'est le seul endroit sur cette terre où je peux avoir un rythme cardiaque stable, ou presque. J'ai besoin d'y aller de plus en plus souvent, en immersion, comme un sas de décompression avant la folie, avant une remontée soudaine sous-marine de conneries quotidiennes, il me faut redescendre doucement, calmement sinon je reprends les armes et je dézingue ces fous devant leurs enfants pleurants. Je m'interroge, vais-je partir sans rien dire, sans défiler dans les rues en hurlant mon dégout, sans heurter une dernière fois tous ces fragiles de minorités ? J'y réfléchis, peut-être un dernier coup, une dernière cuite, une dernière tuerie qui salirait mon nom pour l'éternité mais pourquoi pas, finalement, pour choquer pour de vrai quoi. J'en suis à adorer ces tueries de masse...quand tu en saisis le sens, le désespoir ou la culture ou l'adoration ou la religion ou la folie, pourquoi pas. Dans tous les cas je ne me vois pas crever sans rien faire, sans me venger de ce mutisme auquel je suis relogé de force par ces gens là. Je veux être libre....ou mourir ! Sauver la littérature ou périr, même feu même combat même lance à incendie. Le feu est trop important et les sages sont presque tous morts, alors à quoi bon lutter du moment que cela plait à massemédiasse. Préparez-vous à l'assaut final, celui du désespoir pour la liberté pendant que d'autres se flagellent le ventre sur des réformes dictatoriales qui ne me parlent même pas, fallait-il encore que je comprenne le monde dans lequel je vis, l'inflation, les retraites, le gaz, les voitures électriques, la chimie, les pollutions, les nappes phréatiques, l'éducation, les salaires, les migrations, le soleil, les complots, la politique, les mensonges....il y a longtemps que j'ai les yeux grands ouverts et que je vois tout ça sans rien dire. Comme toi d'ailleurs, mais qui es-tu ? Existes-tu? Non ! Je suis tout seul dans ce mauvais trip sans acides, sans champignons. J'écoute de la musique classique car j'ai peur d'entendre tous ces nouveaux mots qui ne veulent plus rien dire, qui ne dénoncent plus, tous ces mots dirigés par la bien pensante. Nous ne serions jamais arrivés là où nous sommes si tous les poètes de cette terre s'étaient auto-censurés dans l'écriture. Peut-être reste-t-il quelques souterrains où des écorchés vifs convaincus que nos mots sont le paradis vivent, où sont-ils ? Je veux y aller ! Putain de GPS qui joue les collabos avec l'ennemi. Alors il y a une autre vie, entre le ciel et mon crayon HB, je vais y aller agonisant d'alcool, le sourire comme un défit, cette vie cachée entre les vents et le mauvais vin, les yeux arrachés dans une ultime explosion qui me rendra peut-être sourd aussi pour de bon.
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