lundi 21 juin 2021

SENTIER CÔTIER

 


Il n’a pas pris la parole cette fois-ci, c’est juste qu’on lisait chacun de son côté dans une baraque de rêve en Bretagne, et Bukowski commençait sérieusement à m’allumer le cerveau. Des orages sur la côte ouest, des vents violents et un coefficient de marée au taquet. On a enfilé nos godasses de rando un pull un sac à dos avec une galette bretonne et go, direction le nord. On a vu Jésus en chemin, pas trop en forme, il dormait je crois, dans tous les cas il n’a jamais répondu à mes questions sur le temps qu’on allait se prendre dans la gueule dans trois minutes. Le chemin était affreux, la tempête demandait aux gens de rentrer chez eux, le sentier côtier était en pleine mer, le vent de gauche et de droite arrachaient mes cheveux et les poils du chien. Il y avait cette pointe droit devant, à quelques kilomètres à pieds. C’est là que l’on avait rendez-vous, le ciel, la terre, la mer, la pluie, la tempête et nous. Les quelques bipèdes rencontrés nous invitaient à faire demi-tour, le bateau orange et bleu au loin n’invitait pas à la fête, ça commençait à puer sérieusement les vagues et la mort. Mais tu n’arrêtes pas Madloonflayed et sa fée quand ils sont complétement allumés. L’orage arrachait les feuilles des fougères sur le chemin, le vent nous a fait chuter quelques fois mais nous sommes arrivés au pied de la pointe. J’ai embrassé ma fée et mon ienche, les voiles étaient rentrées à quai et j’ai sorti mes couilles en approchant du but. Le vagues m’offraient le sel, ne manquaient plus que les pringles oignon et la bière. Le vent claquait la gueule des vagues turquoises sur les cailloux, les galets qu’ils disent, ce sont des caillasses point barre. Une photo, juste une…. Impossible, j’ai failli me ramasser au fond du gosier d’une baleine en tapant du pied pour sortir, j’avais un briquet heureusement. Ce moment où je me suis couché sur la roche a fait hurler ma fée, mais le vent avait décidé de me la jouer à l’envers, un orage monsieur ils l’avaient dit bordel de merde à la radio nord bretagne. J’ai pensé à la vie que je n’aurai plus si je crevais maintenant, et en plus je n’avais même pas la photo de la pointe avec les vagues qui s’éclatent de joie. Nous avons fini sur une plage de cailloux, hahaha ces bretons hein, et j’ai pompé cinq fois pour voir ma merde partir dans ces toilettes sèches. Nous avons regardé les vaches au retour, les mouettes et un con de chien sorti de nulle part. Il y avait des vieux sur le bord de la promenade, les k-ways enfilés jusqu’au fond des slips, regardant les petites vagues jouer avec les cailloux. Une fois dans le panzer les portes fermées nous nous sommes rendus compte que nous n’avions pas bouffé notre galette bretonne…je te promets que je suis cap de le faire ! Nous sommes repartis sur le sentier côtier jusqu’à une petite crique défoncée par l’orage, nous avons posé nos genoux au sol, coupé la galette et nous avons ri tellement que le chien a fini par rire aussi, l’orage était beau, la galette trempée mais vraiment trop bonne. Notre vie commence seulement maintenant, ce jour, cette rando resteront gravés à tout jamais dans nos plus beaux souvenirs, rien ne peut nous arrêter quand nous sommes envahi par cette folie de vivre, pas cet orage, pas ce vent terriblement violent, pas ces vagues affolées, pas notre peur.

Madloonflayed, sa fée, son zimzim poilu ©2021 – Complétement inconscients mais tellement heureux de l’avoir été !!!


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