J’ai pris la planète je l’ai peinte en bleu et tout a disparu, transparente, du coup j’ai tout vu à travers et je n’ai rien vu, pas d’humains, pas d’animaux, pas de vie, tout s’éteint. Un lit pour trois allez hop j’ai trois pailles on va jouer, qui va vivre, un deux trois soleil docteur. J’ai ouvert le cœur d’une Chevrolet pour finir au fond des poumons, impossible de respirer ça fait juste du bruit et ça va me tuer. Faut changer la machine, faut changer la machine, ahhhhuuuuurrhhh, faut changer la machine, ahhhhhuuuuurrrhhhh. Allumer les phares, plié dans le noir, j’ai disparu et touché les piquets du parc, fermé à vingt et une heure avec les flics au cul pour une histoire de dormir debout sur un piquet de parc faut pas déconner quand même, me voilà assigné à résidence pour avoir fui la maladie le seul problème c’est que je n’ai pas de toi ni de lui ni de elle et il faut que je note tout ça sur du papier cramé en joint de filtre, la police n’a plus le temps de déplier les filtres, tout se passe en direct, les prunes les mirabelles et les pommes sans oublier les poires, l’attestation sur l’honneur que j’ai envie de pisser dehors, c’est abusé. J’ai ouvert un livre, arraché les pages, refait des filtres, écrit le thème à la folie un peu beaucoup à la folie pas du tout au verso et présenté le recto, allez hop assigné à résidence encore une fois. J’ai l’air fatigué il parait, les yeux enfoncés dans le noir mais on s’en fout, on va tous dormir, beaucoup, et les artistes vont plonger la tête dans l’oreiller les larmes et le maquillage en peinture sur les couvertures les tripes à l’air pour lécher les quelques billets lancés du haut de la tour, échec et paf, comme un frifri lancé dans l’eau glacé d’un lac de haute montagne par une salope bachelière qui crie va chercher. C’est bien mon titi, c’est bien, bon chien ça. La perm à la culture, les couches en lasagnes, ça évite d’arroser, fallait s’y attendre, pas d’eau pas de spectacles, pas de vie, la planète transparente. Et sinon manger sur la paille c’est bien ? Y a plus faim monsieur, y a plus envie monsieur, plus de specTables vivantes après vingt et une heure monsieur, faut adapter ton flux, ton rectum, ton anus, changer d’heure d’été, c’est la canisole, une sorte de grosse chaleur avec un truc qui se ferme dans le dos très chaud et des murs capitonnés pour la tranquillité. Il parait qu’il y a des primes à l’isolation, rentre seul, parle seul, tousse tout seul, meurt tout seul, évite de faire chier le monde bordel. Je vais finir par m’immoler par le couvre-feu, encore un échec et paf, tout est couvert, pas d’oxygène pas de feu. Alors je vais faire comme les oiseaux, me balancer en regardant tout de haut, regarder le soleil partir, regarder mourir les chants des autres, regarder et me taire sur cet arbre et au pire tomber par terre et me faire bouffer par un chat. Ce sont les seuls à pouvoir sortir et ils sont tous aigris. Comment tu vois l’espoir ? Utopique.
Madloonflayed©-2020- vingt vingt et quelques et respire encore.