dimanche 28 octobre 2018

MARCEL II



A l’âge de six ou sept ans lorsque mes parents m’engueulaient quand j’avais fait une connerie, j’avais développé une technique de génie qui mettait fin à toute crise d’hystérie, je révulsais mes yeux et me jetais en arrière en tombant comme une masse sur le dos, du coup mes parents étaient en totale panique et l’engueulade prenait plutôt une tournure de Oh mon pauvre chéri avec câlin et tout le bordel qui va avec. Et un jour j’ai fait ça chez mes grand parent, il y avait toute la famille et surtout mon grand-père au bout de la table avec son fameux couteau tellement aiguisé à droite de son assiette. J’avais fait tomber mon verre et mon père s’est levé d’un bond en me criant dessus, direct j’ai lancé ma technique et bammm je me suis retrouvé la gueule par terre. Sauf que mon grand-père a tapé du poing sur la table et a demandé à mon père de s’assoir ainsi qu’à tous ceux qui s’étaient levés pour me venir en aide. Et il a dit froidement en regardant dans ma direction : laissez-le il fait semblant. Ma mère était en panique. J’ai fini par me relever et j’ai regardé mon grand-père droit dans les yeux et …il m’a fait un clin d’œil. Je me suis toujours demandé comment il a su détecter mon entourloupe du premier coup. Je ne lui en ai jamais voulu d’avoir détruit ma technique et j’ai toujours eu et j’ai encore tellement d’admiration pour mon grand-père. J’étais toujours dans ses pattes, il me fascinait, il était si grand si fort si beau. Mon grand-père aimait le vin, il aimait se saouler la gueule au café, je l’ai déjà vu tellement fois bourré. Il finissait toujours dans son atelier à bricoler des trucs, une pièce sombre humide et avec de vieux outils. Et moi j’étais toujours là derrière lui à le regarder sans rien dire. Aujourd’hui Marcel c’est moi, ma mère me l’a toujours dit : tu es le portrait craché du pépère. Mais Marcel c’était quoi les démons que tu fuyais ? Car j’ai quand même l’impression de fuir les mêmes que toi. Pourquoi tu te réfugiais dans ton atelier sans rien dire, la gueule de travers en titubant et en bousculant les bocaux ? Alors ne t’inquiète pas j’ai compris. Tu ne fuyais pas des fantômes, tu fuyais la vie. On a fini par t’enfermer au CPN, dans une minuscule pièce comme un chien dans un refuge, cela a dévasté mon père et cela continue de le ronger à petit feu, je suis allé te voir une dernière fois pépère dans ton asile, tu ne m’as pas reconnu et tu m’as demandé de sortir de la pièce et tu sais quoi pépère je sais maintenant pourquoi, tu as fait semblant et je te fais un clin d’œil. Aujourd’hui je suis comme toi Marcel, je bois le vin à la bouteille et je tente doucement de venir près de toi et de révulser mes yeux et tomber en arrière… tu me manques tellement !
Madloonflayed®-2018…bah je ne sais plus quoi dire là du coup…

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