A l’âge de six ou sept ans lorsque
mes parents m’engueulaient quand j’avais fait une connerie, j’avais développé
une technique de génie qui mettait fin à toute crise d’hystérie, je révulsais
mes yeux et me jetais en arrière en tombant comme une masse sur le dos, du coup
mes parents étaient en totale panique et l’engueulade prenait plutôt une
tournure de Oh mon pauvre chéri avec câlin et tout le bordel qui va avec. Et un
jour j’ai fait ça chez mes grand parent, il y avait toute la famille et surtout
mon grand-père au bout de la table avec son fameux couteau tellement aiguisé à
droite de son assiette. J’avais fait tomber mon verre et mon père s’est levé d’un
bond en me criant dessus, direct j’ai lancé ma technique et bammm je me suis
retrouvé la gueule par terre. Sauf que mon grand-père a tapé du poing sur la
table et a demandé à mon père de s’assoir ainsi qu’à tous ceux qui s’étaient
levés pour me venir en aide. Et il a dit froidement en regardant dans ma
direction : laissez-le il fait semblant. Ma mère était en panique. J’ai
fini par me relever et j’ai regardé mon grand-père droit dans les yeux et …il m’a
fait un clin d’œil. Je me suis toujours demandé comment il a su détecter mon
entourloupe du premier coup. Je ne lui en ai jamais voulu d’avoir détruit ma
technique et j’ai toujours eu et j’ai encore tellement d’admiration pour mon
grand-père. J’étais toujours dans ses pattes, il me fascinait, il était si
grand si fort si beau. Mon grand-père aimait le vin, il aimait se saouler la
gueule au café, je l’ai déjà vu tellement fois bourré. Il finissait toujours
dans son atelier à bricoler des trucs, une pièce sombre humide et avec de vieux
outils. Et moi j’étais toujours là derrière lui à le regarder sans rien dire. Aujourd’hui
Marcel c’est moi, ma mère me l’a toujours dit : tu es le portrait craché
du pépère. Mais Marcel c’était quoi les démons que tu fuyais ? Car j’ai
quand même l’impression de fuir les mêmes que toi. Pourquoi tu te réfugiais
dans ton atelier sans rien dire, la gueule de travers en titubant et en
bousculant les bocaux ? Alors ne t’inquiète pas j’ai compris. Tu ne fuyais
pas des fantômes, tu fuyais la vie. On a fini par t’enfermer au CPN, dans une
minuscule pièce comme un chien dans un refuge, cela a dévasté mon père et cela
continue de le ronger à petit feu, je suis allé te voir une dernière fois
pépère dans ton asile, tu ne m’as pas reconnu et tu m’as demandé de sortir de
la pièce et tu sais quoi pépère je sais maintenant pourquoi, tu as fait
semblant et je te fais un clin d’œil. Aujourd’hui je suis comme toi Marcel, je
bois le vin à la bouteille et je tente doucement de venir près de toi et de
révulser mes yeux et tomber en arrière… tu me manques tellement !
Madloonflayed®-2018…bah je ne sais
plus quoi dire là du coup…
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