Dans un refus de comprendre les antennes satellites mais marche les pieds nus dans le sable sens les
braises sous tes pieds et respire les vapeurs d’essence qui s’éloignent et s’arrêtent
aux frontières. Les flammes résonnent entre tes orteils. J’ai de beaux jouets,
mon père m’a acheté un beau ballon en cuir en lettre capitale, c’est magique dans
mon jardin recouvert de vert incandescent ou insolent. Le sourire et la joie
sont toujours au rendez-vous. Je cours je joue je hurle de bonheur comme un
satellite qui creuse l’atmosphère dans une traînée d’argent. Le sable bouillant
de trop d’heures de soleil écorche ses pieds d’enfant, il court sans envie,
juste pour jouer pour ne pas sombrer. Un sac plastique rempli de cailloux roule
et transperce l’astre solaire. Le soleil est abîmé. Son père prépare ses
fusils. Papa s’assoit sur un fauteuil en bois et me regarde. Ce ne sera pas le
seul ballon ni le dernier cadeau, la vie est longue. Trop de ciel et la terre
brûlante. Mon jardin est immense, le ballon meurt dans un coin du terrain, à
jamais. Trop de jouet, je cours avec mon chien, joyeux, le terrain de jeux est
à l’infini. Le sac rempli de cailloux heurte les jambes de son père, il hurle,
l’enfant s’enfuit dans une trace infinie, vers le désert, le vent soulève le
sable derrière lui, il court il hurle de joie de bonheur de vie, son père dans
l’odeur de poudre l’étouffe, il court il court dans un éclat de rire sa jambe s’arrache
de douleur, pulvérisée, le ballon s’est transformé en mine, il ne jouera plus
et ne jettera plus le ballon dans les jambes de son père, juste ses os
jaillissent de partout et s’écrasent sur le sol bouillant. Il ne crie pas, il
ne sent plus la douleur il y a-t-il de la douleur dans son jeu macabre, sa
jambe est éradiquée de la terre, son père se jette entre les lambeaux de chair.
Il implose mais éclate en morceaux de tristesse. Son fils git dans une mare de
sang mon père m’apporte un jus de fruit frais dans un grand verre. Je me repose
allongé dans l’herbe il rampe et cherche sa chaussure, l’arrache à un bout de
viande tel un chacal affamé, la serre contre sa poitrine, le spectacle envahit
mon cœur. Tous les jours il retournera la scène dans sa tête, regardera dans le
lointain la poussière, le sable qui a mangé sa jambe. Mon ballon est toujours
dans le jardin, se déplace avec le vent léger, l’acier a arraché son avenir
sous les rayons du soleil. J’attends mes prochains cadeaux il jette sa jambe
jouet dans le sable, son cadeau ne lui plait pas, j’ai toujours de beaux
cadeaux. Je finirais triste il marchera dans ce foutu désert en espérant que la
glace viendra le soulager mais toujours avec cette envie de vivre toujours et
chaque jour plus forte je monte dans le grenier de la maison de mon papa et
sous le ciel infini je passe cette corde autour de mon cou je balance mes deux
jambes dans le vide et reste suspendu dans l’espoir de ne plus jamais rien voir
d’horrible il a enfin un vieux ballon qui roule dans le désert explosif.
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