lundi 2 avril 2018

SIMPLE V



Dans un refus de comprendre les antennes satellites mais  marche les pieds nus dans le sable sens les braises sous tes pieds et respire les vapeurs d’essence qui s’éloignent et s’arrêtent aux frontières. Les flammes résonnent entre tes orteils. J’ai de beaux jouets, mon père m’a acheté un beau ballon en cuir en lettre capitale, c’est magique dans mon jardin recouvert de vert incandescent ou insolent. Le sourire et la joie sont toujours au rendez-vous. Je cours je joue je hurle de bonheur comme un satellite qui creuse l’atmosphère dans une traînée d’argent. Le sable bouillant de trop d’heures de soleil écorche ses pieds d’enfant, il court sans envie, juste pour jouer pour ne pas sombrer. Un sac plastique rempli de cailloux roule et transperce l’astre solaire. Le soleil est abîmé. Son père prépare ses fusils. Papa s’assoit sur un fauteuil en bois et me regarde. Ce ne sera pas le seul ballon ni le dernier cadeau, la vie est longue. Trop de ciel et la terre brûlante. Mon jardin est immense, le ballon meurt dans un coin du terrain, à jamais. Trop de jouet, je cours avec mon chien, joyeux, le terrain de jeux est à l’infini. Le sac rempli de cailloux heurte les jambes de son père, il hurle, l’enfant s’enfuit dans une trace infinie, vers le désert, le vent soulève le sable derrière lui, il court il hurle de joie de bonheur de vie, son père dans l’odeur de poudre l’étouffe, il court il court dans un éclat de rire sa jambe s’arrache de douleur, pulvérisée, le ballon s’est transformé en mine, il ne jouera plus et ne jettera plus le ballon dans les jambes de son père, juste ses os jaillissent de partout et s’écrasent sur le sol bouillant. Il ne crie pas, il ne sent plus la douleur il y a-t-il de la douleur dans son jeu macabre, sa jambe est éradiquée de la terre, son père se jette entre les lambeaux de chair. Il implose mais éclate en morceaux de tristesse. Son fils git dans une mare de sang mon père m’apporte un jus de fruit frais dans un grand verre. Je me repose allongé dans l’herbe il rampe et cherche sa chaussure, l’arrache à un bout de viande tel un chacal affamé, la serre contre sa poitrine, le spectacle envahit mon cœur. Tous les jours il retournera la scène dans sa tête, regardera dans le lointain la poussière, le sable qui a mangé sa jambe. Mon ballon est toujours dans le jardin, se déplace avec le vent léger, l’acier a arraché son avenir sous les rayons du soleil. J’attends mes prochains cadeaux il jette sa jambe jouet dans le sable, son cadeau ne lui plait pas, j’ai toujours de beaux cadeaux. Je finirais triste il marchera dans ce foutu désert en espérant que la glace viendra le soulager mais toujours avec cette envie de vivre toujours et chaque jour plus forte je monte dans le grenier de la maison de mon papa et sous le ciel infini je passe cette corde autour de mon cou je balance mes deux jambes dans le vide et reste suspendu dans l’espoir de ne plus jamais rien voir d’horrible il a enfin un vieux ballon qui roule dans le désert explosif.

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