mardi 20 mars 2018

PRENDRE LE VIRAGE A GAUCHE, ARRIVER A L'INTERSECTION....APRÈS DÉMERDE TOI !!!

Et dire qu’ils se tapent sur la gueule pour se satisfaire d’être quelqu’un dans un monde incertain au lieu de se faire chier devant un bouquin d’un journaleux en quête d’un savoir qu’il ne maitrisera jamais. Et pendant ce temps-là j’ai toujours mal la tronche et je n’arrive plus à mâcher, même du pain. D’après mon étude sur l’espérance de vie des aquatiques, oui vivre sous l’eau est mon quotidien, je peux facilement annoncer avec de vrais chiffres, que tu as une chance sur cinq de guérir du cancer sans le savoir. Oui je sais c’est assez con comme analyse sachant que si tu ne le sais pas tu ne peux pas guérir, mais les faits sont là et comme j’ai fait médecine, je n’ai pas peur d’une telle conclusion. Car quel est meilleur médecin que celui qui teste les pathologies pour en définir une sortie probable ? Bah moi. Et j’explique en plus, et ben vlà le boulot toi. Avant de finir au bloc opératoire, j’avais mal au bide, pendant six années dans des souffrances inavouables au grand public, mais c’est quoi avoir mal ? Il n’existait pas dans les années 90 des règles de mesure de la douleur, t’as mal ou tu n’as pas mal, point. J’avais mal. Et un jour je suis tombé, d’un coup, à bout de force après avoir perdu plus de vingt kilos en moins de dix jours, ma fée m’a sauvé en jouant l’ambulance…mais me sauver de quoi ? De la liberté ! Elle m’a condamné à vivre encore emprisonné dans un corps qui ne fonctionne plus correctement. Ils ont ouvert et enlevé mes tripes, vidé mon corps de toute espérance d’aller mieux un jour. Mais je suis là, avec l’expérience de vous dire que l’on peut vivre sans intestins. Et aujourd’hui  reviennent les souffrances, les douleurs, aussi insupportables les unes que les autres, mais c’est quoi la douleur ? J’ai bien pris cette fameuse réglette libellée à l’échelle de la douleur, ça ne va pas au-dessus de dix sérieux ? Mais c’est là que je me pose une question importante, quel est mon rapport à la douleur, cette échelle est universelle, ma douleur est personnelle. J’imagine que certains seraient déjà morts avec ce que je supporte. Mais alors, qu’est-ce que je peux bien avoir pour avoir si mal ? Ma fée m’a conduit une deuxième fois à l’abattoir, je n’ai pas d’assurance vie et je ne m’appelle pas Johnny, ostéonécrose. Moi au départ j’avais mal, après l’annonce j’avais mal. Depuis ce jour je ne vais plus voir de médecin, sauf pour absorber deux trois trucs qui m’éviteraient d’aller fracturer la vitrine d’une pharmacie, et à chaque fois je repars avec un cahier des charges de visites en tout genre à suivre, du doigt dans le cul aux rayons désingueurs de neurones. Jamais je n’y vais. Et j’arrive à ma conclusion, je picole quasi tous les jours, premier anti inflammatoire non remboursé les enculés, et surtout je ne sais pas, je ne sais rien et je ne veux surtout pas savoir car une fois sur cinq je guéri sans savoir que j’étais gravement malade. Exemple : j’ai chopé la maladie de Lyme l’an passé, ma fée m’a conduit chez le médecin de force, j’ai pris un traitement qui ne sert à rien, faut le savoir quand même, mais je l’ai pris pour faire plaisir. Je reste persuadé que mes crises encéphalodramatiques à me cogner la ciboule contre les murs ne sont que le résultat d’un facteur Y dégénéré qui n’est jamais sorti de mon organisme. Je n’ai jamais, depuis que je suis sur cette planète, eu des crises pareilles, sauf depuis presque un an. Et qu’est-ce que je fais pour m’en sortir ? Bah j’ai mal, je souffre et j’attends, parfois dans des délires, parfois dans les pleurs, je m’isole et j’attends. Et finalement ça passe, quelques jours mais c’est déjà ça. Autre exemple récent, je ne peux plus serrer les dents, je n’arrive plus à mastiquer…tadiiinnnn et qu’est-ce que je fais ? Bah rien, je tente de manger et c’est déjà ça de pris sur la fin. Chez le médecin je finirai allongé sous un scanner et j’entendrai encore la même phrase : ostéonécrose….alors en bon médecin je me suis diagnostiqué une tendinite de la mâchoire, c’est plus cool et du coup ça va passer. Alors maintenant je reste persuadé que si j’avais un cancer, j’ai une chance sur cinq de ne pas en mourir, rien qu’en le laissant crever à son propre sort. Le mécanisme est simple pourtant, et cela vaut pour quasi toutes les maladies, toutes les souffrances, toutes les guerres, ne rien savoir est un pouvoir !!

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