vendredi 9 décembre 2016

WESTERN ET ENCORE



Elle a torpillé ma nuit, elle est arrivée entre une étoile et un pipi mal cadré, mais dans cette nuit je suis parti à Londres faire un peu de dessins sur les murs….

Tu veux tout savoir, alors écoute toi lire cette histoire sortie de mes lèvres :

Je suis à Londres, enfoncé dans les souterrains, nous allons visiter ce tramway sous terre, ma fée, Alex et moi. Pour un trou il fait assez éclairé, pas froid non plus, juste sous la terre. Nous sommes arrivés dans un immense hall au sol bordeaux, lisse propre et magnifique. Par un moment je suis tout seul, ma petite famille préférant courir les boutiques souterraines. Je n’aime pas la foule et encore moins les gens qui la composent alors je continue mon chemin le long de la voie du tramway. Il parait qu’il est magnifique, encore faut-il le voir. Un petit tunnel éclairé d’un jaune très pâle m’’attire. J’ai les os suffisamment foutu pour passer, c’est tellement étroit, assez pour repousser les curieux. Je m’enfile dans ce tunnel et débouche sur plusieurs galeries souterraines, toutes éclairées de ce jaune pâle. Les galeries forment de grands tubes, le plafond est arrondi et ponctué de spots diffusants cette pâleur jaunâtre. On dirait un musée sous terre, des alcôves vitrées à droite à gauche, dans les droites, dans les gauches, toutes éclairées étrangement. Je donne 4 livres et 19 cents à un type d’un jeune âge, vingt ans tout au plus, pour qu’il creuse un énorme trou dans le sol de cette galerie, le sol est en terre, une terre de couleur grise très poussiéreuse. Le trou terminé, il est parti, je suis seul. Pete Campbell arrive enfin, je lui demande de descendre dans le trou, pourquoi m’interroge-t-il. Pour aller chercher deux places de concert, deux places pour le concert de sa mort sont au fond de ce trou, je les ai déposées. Il descend comme juché sur un ascenseur, disparait et remonte de la même façon, il me montre les places qu’il tient de sa main gauche et il redescend. Je redonne 4 livres et 19 cents au jeune type pour qu’il rebouche le trou, une fois fini nous sautons à pieds joints sur la terre fraichement retournée, pour la tasser dans un nuage de poussière. Un garde arrive, je suppose que c’est un garde car il a une casquette et un vêtement du genre chef de gare. Le jeune type et moi faisons l’air de rien et nous nous dirigeons vers une vitrine éclairée, juste à gauche du trou, le garde tourne autour du trou rebouché, tape du pied dans la poussière et nous regarde d’un air méfiant…et s’en va. Dans cette alcôve vitrée se trouvent des mobylettes, aussi des espèces de voiturettes à trois roues, deux devant et une derrière, carénées et avec des couleurs passées, les mobylettes sont des Motobécanes, des S3, le S3 de couleur rouge est presque effacé. Dans le fond de ce qui ressemble à un atelier, un panneau posé sur le sol est garni de clés de toutes sortes, plates, molette…mais il en manque beaucoup. A gauche et en haut des outils sont suspendus, mais à chaque suspension il y a 3,4 ou 5 fois le même outil. Putain ils sont prévoyants à Londres ! Le jeune type s’en va, Pete Campbell est certainement mort maintenant. A droite, assis sur des bancs en bois dans la galerie, des enfants sont avec leurs parents et les enfants entament une chanson de Saez sous les yeux médusés des parents. Les enfants me sourient, je passe devant eux et j’applaudis, je suis ravi et ils chantent merveilleusement bien. A droite aussi, juste après les bancs, il y a cette alcôve vitrée éclairée d’un blanc industrie, à l’intérieur il y a une table d’examens gigantesque, les pieds et les bords métalliques sont recouverts de mousse rose comme ce qui isole les tuyaux de chauffage, mais rose. La table est hors normes et au-dessus est écrit Childs Psychiatric. Cela me fout la nausée, je vais gerber. En dessous de l’alcôve se trouve une grille, une grille d’accès à des escaliers mais elle est cadenassée et il y a un écriteau : «  No Pass – It’s time ti give me a nuclear device – 7 livres et 55 cents » Putain j’ai pas assez, j’ai payé pour tuer Pete Campbell. Je quitte la galerie et me retrouve à nouveau sur le sol bordeaux de ce hall immense. Alex me voit, il est avec son appareil photo, il s’approche de moi et me dit : »tu vas te faire engueuler, t étais où, maman est très énervée3. Je retrouve ma fée assise dans un café au milieu du hall sur une chaise de bois et de cuir rouge, je m’installe sur le siège à sa droite et elle ne me dit rien. Nous entendons le tramway, il arrive et oui, il est magnifique, il circule en dessous du hall où nous sommes assis, encore en dessous du dessous, un souterrain sous le souterrain londonien. Nous nous approchons et il est magnifique, rouge, sans fenêtres, il est ouvert comme un cabriolet, seulement une toile blanche suspendue au-dessus des banquettes de velours bordeaux, les serrures et poignées sont dorées à l’or fin, la carrosserie  est d’un rouge surnaturel. Il est là juste en dessous de nous, avec Alex j’essaie de trouver un endroit propice à faire des photos de ce bijou (hibou caillou genou). Mais bizarrement à chaque fois que l’on s’approche de cette rambarde pour le regarder, cette rambarde semble toujours trop haute, Alex trouve enfin l’angle parfait, il shoote et reshoote, j’allume un joint. Je retourne vers ma fée, elle me regarde interrogative, je lui dis que Pete Campbell est mort, nous marchons maintenant tous les trois en sortant de ce hall au sol bordeaux…Au plaisir de te revoir Londres.

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