vendredi 2 décembre 2016

VOL EN DESSOUS D'UN NID DE COUCOU ACCROCHE AUX SACOCHES DE LA MOTOBECANE




Je t’ai déjà raconté quand j’étais dans la forêt en flammes et que les chanteurs et danseurs étaient censés m’aider à éteindre l’incendie ? Ouai il me semble. Alors j’y suis retourné et ça tu ne le savais pas et bim. Donc j’y suis retourné et il y avait une croix à l’endroit où j’étais garé. Je me suis approché, reniflé le sol autour de la croix, reniflé la croix, j’étais à quatre pattes les genoux défoncés et j’ai pissé dessus. Mais pourquoi elle est là cette croix ? J’ai déjà du mal à vivre alors si en plus je suis mort…Il parait que les psychopathes retournent toujours à l’endroit où ils ont commis leur horreur, alors qu’est-ce que je fous là ? C’est moi qui aurais allumé le feu ? Volontairement ? Alors quand je criais dans cette forêt, c’était donc de douleur, rongé par les flammes ? Ouai ouai je suis bien capable de m’incendier si mon corps était une forêt et mes pensées un lance flammes. C’est toujours comme ça quand je suis fatigué et que je ne suis plus qu’une douleur. Le pire est que je voulais écrire une poésie aujourd’hui et je voulais qu’elle parle d’amour, j’aurai dû dormir un peu plus. Bah on verra bien, pour le moment je grimpe sur les barbelés et si je ne me suis pas défoncé les doigts j’aurais peut-être la chance de continuer à écrire. J’ai failli franchir les barbelés mais je suis vraiment trop fatigué, alors je vais l’écrire en haut ce putain de poème sur l’amour.
J’ai couru sur l’herbe brûlante du goudron
Décidé à ne plus franchir le mur du son
Ma vie était cernée par les fleurs fanées
Je voulais juste faire un bouquet
J’ai longé les murs de la cité
Mais jamais je ne me suis arrêté
J’avais trop peur que l’on m’attache
J’ai traversé la voie ferré comme un apache
J’ai trébuché comme un gros con
Le train arrivait comme un boulet de canon
Il n’y a pas de suite parce qu’en fait après ce n’est pas bon
Ha ha je viens de me casser la gueule du haut des barbelés, eh oui encore je sais, maintenant j’ai l’impression que je vais courir sans m’arrêter parce qu’à la réflexion si je m’arrête ici je vais vraiment voir les gens pleurer et empathix cérébralix. C’est quand même étonnant d’avoir trouvé cette croix dans cette forêt, je n’ai même pas rencontré les chanteurs et danseurs, c’est bizarre. Ainsi soit-il, c’est la raison pour laquelle j’aime l’idée que l’on pense de moi que je suis un sale con, ça me donne des ailes pour voler avec ces putains de sacoches de la motobécane. Je vais continuer, maintenant que je suis mort, à énerver avec mes textes qui lancent des vérités à ceux qui ne veulent surtout pas les entendre ni les voir. Allez, il est temps de mettre les fleurs fanées dans un beau vase rempli de sang, on ne sait jamais…

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