Bon comme je suis taré et que tout le monde le sait, je peux
me permettre quelques libertés, car il y a quelques temps de cela j'écrivais un
texte sur un gamin qui faisait exploser son école et bimm, quelques jours après
aux Etats Unis grosse prise d'otages dans une école et bim des morts, le 12
novembre j'écrivais juste une phrase qui m'avais jailli de la poitrine "ça
va péter les enfants, le ciel noircit maintenant" et bimm on connait la
suite. Alors oula oula comme dirait l'oiseau sans pattes, je ne lis pas dans
les boules du sapin, nan nan, je suis juste taré. Donc je me disais que je vais
bazarder, comme ça de temps en temps, ce qui m'empêche de dormir histoire que
je ne sois plus tout seul dans le couloir à me demander pourquoi je me suis
réveillé en pleine nuit et que je ne sais plus où se trouve ma chambre. Et là
justement j'ai un petit truc qui me fait bien chier depuis deux-trois jours,
tout le monde a l'air de s'être endormi tellement le tout le monde était tendu
ses derniers jours, et en promenant mon chien, j'ai ressenti quelque chose qui
était à la limite de me faire gerber, pas une odeur, mais un dégout profond,
comme un repas qui ne passe pas en fait et j'ai eu le cœur qui battait de plus
en plus vite, à un point que je n'arrivais plus à respirer, j'ai cru à une
crise cardiaque, mais non, je suis là, par contre en pleine nuit j'ai ressenti
la même chose et là je me suis dit, tu vas crever mon gars, respire et va faire
caca ou pipi mais lève-toi. Et j'ai écrit pendant presque une heure comme un robot,
sans essayer de construire de phrases ni de liens. Je n'avais pas envie de me
relire et j'avais laissé mon cahier tranquille, et ce soir j'ai relu ce putain
de texte, alors je n'ai pas tout compris, mais ce que j'ai ressenti cette nuit-là
n'était pas bon ni beau. Alors en substance ça donne un truc comme ça : « Ce
qui a soulevé mon pied droit n'était pas le fait de marcher, non, j’ai tenté d’éviter
quelque chose sur le sol, mais au moment de reposer ce pied je n’ai rien vu,
enfin si, du sang. Mais rien autour (faut peut-être aussi que j’arrête de
regarder Dexter) . Il y a eu aussi ce mouvement de la Terre qui m’a permis de
voir derrière moi sans me retourner et j’ai couru. Ces trottoirs je ne les
connais pas. Ça sent l’eau iodée je dois être près de la mer, je vois le
panneau de cette ville (que je ne citerai pas dans ce texte sinon je vais aller
en tôle ou chez les dingues) et oui, près de la Loire, près de l’océan
Atlantique. Il est tard, l’heure pour les fantômes de commencer à pousser des
cris, l’heure où le coucou n’a plus le droit de sortir de son trou, il fait
sombre et doux. Là il va y avoir un sérieux problème, un putain de gros
problème, le sang que j’ai évité coule de nouveau. Si ils sont réunis ce soir c’est
bien pour communier tous ensembles, d’une même voix, d’un même sentiment, mais
le Pape n’a rien dit ce soir, pourquoi je marche ici. Il y a des flics partout
mais ça n’a pas suffi à arrêter le massacre, le sang coule le long des
escaliers et rejoint le dessous de mon pied droit. Dans le cœur de la maison de
Jésus. Le Pape n’avais rien dit ce soir là. Le Pape n’avais rien dit ce soir
là. Je me suis réfugié sur le quai de la Gare de cette ville. J’ai peur d’avoir
tout vu. Il faut me laisser tranquille maintenant, si il faut le faire. Ce
qui sifflait n’était pas le vent dans les drapeaux ni dans les plumes du coq du
clocher, mais bien le bruit de balles, le même bruit quand j’étais à l’armée.
Combien encore, combien ? Beaucoup ! Mais laisser moi dormir vilains
nuages, vous m’étouffez. »
Ok je suis complétement taré, mais après ça j’ai pu
redormir, et j’ai enfin retrouvé la
porte de ma chambre. Bon allez, bonne nuit les amis et à demain.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire