vendredi 9 octobre 2015

DES BALLES ET DES PAVÉS

Bordel il faut faire des choix mon vieux, tu ne peux pas vivre comme ça bien longtemps, ma fée a donné le ton, il faut que je fasse des choix. Bah ce n’est pas vraiment le moment à vrai dire ma belle, car là j’hésite juste entre mourir et mourir, alors il faut que je te dise que ce n’est pas le moment de choisir. Ma fée, tu oublies parfois de lire ce qui n’est pas forcément écrit, regarde au-delà de ce qui est visible. Ma fée tu es pragmatique, tu poses toujours les bonnes questions, pour ou contre. Moi je pose toujours un mais devant le pour et un si devant le contre, un vrai merdier en fait. D’un côté j’ai ma maladie qui me dit vas-y démarre le Road King et embrasse ta fée ton gosse ton chien la souris verte et roule, écris tout ce que tu as toujours eu envie d’écrire, rempli tes cahiers 17x22, dors sur les trottoirs comme avant, ou dans la forêt, laisse toi partir et quand tu auras compris que rien ne sert à rien, pas même la liberté, roule toi un bon gros 5 feuilles, ouvre-toi une bonne bouteille de vin  et coupe les gaz au passage du train. Et de l’autre il y a les yeux de ma fée grands ouverts et si bleus, l’avenir de mon minot, le toilettage du chien, l’aspirateur et la tondeuse qui me dit vas-y, prends ton Road King et va faire un petit tour pas trop loin l’essence coûte chère bordel de merde, rentre et passe l’aspi, dis bonjour aux keufs et demande au ptiot si il a fait ses devoirs, brosse le chien, écris quand tu auras fini de vivre et putain ne touche pas à cette bouteille de vin bordel et arrêtes de vivre la nuit. Il faut faire des choix tu dis ? Ok mais j’ai bien compris que même mes décisions les plus sages n’ont rien à voir avec ton réel, alors je me laisse porter par ta liberté d’expression. Ahh les moutons vont changer de quartier, oui il faut pâturer ce qu’il reste à pâturer. Manu il te faut combien de couvertures déjà ? Il faut que je fasse encore des choix ? Laisse tomber je vais dormir avec le chien. Je ne sais plus comment faire. Je me sens vieux, je désespère de me finir au silencieux. Au diable je m’y rendrai sans me crever les yeux mais je ne sais pas comment faire. Des choix ? Je ne dis plus rien mais je n’en pense pas moins, laisse-moi boire ce dernier verre de vin, laisse-moi sortir le samedi soir. Même si je reste tout seul dans mon coin, socialement incompétent. Comment faire quand tu ne vois que des oiseaux à la surface de l’eau allongés sur le dos, ils ne se cachent plus sous les branches, ils se cognent aux fenêtres les ailes en lambeaux. Alors tu crois que c’est encore le moment de faire des choix ? Que sera mon lendemain ? Laisse-moi choisir. Je veux choisir le Sud ! Le cancer sous le soleil ne parait plus rien, laisse-moi OHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH. JE SUIS UN FOU ÉGARÉ ET TU M’AS CHOISI ENTRE LES VIEUX JEUNES ET LES JEUNES VIEUX JUSTE PARCE QUE JE SUIS UN ÉCORCHÉ ALORS NE ME DEMANDE PLUS JAMAIS DE FAIRE UN CHOIX. JE BOIS PLUS QUE DE RAISON PARCE QUE JE ME SUIS TROUVE MOI AU MILIEU DE LA PEUR.

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