Se déraciner pour chercher une autre terre, une autre vie,
courir sous ce soleil étranger jusqu’à m’écorcher les pieds, mais pourquoi ?
PSYCHIATRIE. L’innocence de ma deuxième
vie, celle qui m’embrasse le jour et la nuit, celle qui crie quand je pleure,
je joue avec elle, peu importe je ne m’en soucie, mon cœur s’emballe, la peur s’empare
de mes gouttes de sueur, froides, bouillantes sur le sol. Une fois nu je laisse
ma vie au seul Dieu que je connaisse, ce Dieu qui me fait poser mes pieds sur
ce sol d’argile, un être humain parait-il, un être humain. Trahir un homme n’a
que d’humain le fait d’être un traite, je coupe la tête de ce coq dans l’espoir de me nourrir de son
sang, un sacrifice au-delà de mon clavier, j’aurai pu tuer cet homme, j’aurai
pu. Une arme sur ma tempe, j’appuie. PSYCHIATRIE. Le bruit de cette cellule, le
froid de ses barreaux, l’odeur de cette pourriture, cette chaleur, mes cheveux
s’empourissent et j’ai froid. Quand je les regarde je ne vois que des monstres,
je crie mais je m’en rends sourd. Mes pieds me torturent à courir dans le vide
de ce couloir humide, une princesse en tableau sur le mur, ce soleil qui essaie
de me rendre aveugle, enfin le soleil, enfin la chaleur, enfin la princesse.
PSYCHIATRIE. J’exercise mes muscles, ma
souplesse, mon corps invincible à la torture me donne le droit d’être vivant.
Mes amis sont déjà tous morts, seule mon âme me permet de traverser cette cours
poussiéreuse, j’atteins enfin la grille, accrochées mes mains s’écorchent et
les coups de bâtons me font lâcher la vie. Mais il me reste tous ces mots, ils
me restent tes caresses, il me reste tous ces visages qui rondent autour de mon
ciel. Les trompettes énorment le vide, le piano poète le vide mais mon cœur fini
par m’étouffer. Il me reste la souffrance, les cris, les prières. PSYCHIATRIE.
J’arracherai ces murs de pierres, je creuserai vers cet enfer promis, mais il
faut absolument que je me fuis, je me suis poison, je m’intoxique. Dans l’infini
je bouleverse l’horloge, le sens de leur vie, j’irai où ils n’iront pas, j’irai
vers ma survie, l’unique espoir d’être enfin mort, je courrai en cassant le
rythme, le rythme de ma folie.
LA MAUVAISE MACHINE IGNORE TOUJOURS QU’ELLE EST UNE MAUVAISE
MACHINE, CE CONNAÎTRE SOI-MÊME C’EST CONNAÎTRE DIEU, L’USINE SAIT TOUT, VOILA
POURQUOI JE SUIS ICI, JE SAIS DEJA TOUT CELA, CAR JE SUIS L’USINE QUI FABRIQUE
LES MACHINES….
PSYCHIATRIE.
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