Ce texte, écrit au fond de mon atelier, au milieu de mes
bouts de bois, au milieu des bouts de ferrailles plantés dans mon cœur, assis
sur une vieille palette défoncée, il est pour toi Pascal, toi mon pote parti
trop tôt, toi qui a choisi la gueule de ce TER à nos sales gueules d’égoïstes,
où que tu sois, sache me pardonner, je pense à toi et surtout attend moi, j’arrive.
Pour toi mon gars :
J’ai enfoncé ma tête dans cette putain bouteille d’alcool,
trop coupable d’être un accélérateur de ma mort, je suis juste ce chemin. Je
croise des bagnoles aux vitres teintées, eux trop coupables d’être trop riches.
J’ai trop la haine et envie de coucher avec une pute. Putain je suis défoncé.
Ça te fait peur et tu chiales mais moi je crée mon avenir, le flingue sur la
tempe. Fermez vos gueules putain d’oiseaux, j’ai envie de porno. Je deviens
fou, je n’ai plus peur de rien, même la mort ne me fait plus flipper. Les
freins ont lâché dans la descente. Je suis parti dans ce temps qui passe, je
traverse cette route sans paysage, juste des visages inconnus. Que suis-je
devenu ? Je m’ouvre les veines dans ce maculé blanc de ma salle de bains
juste pour goûter le sang de ma souffrance, ma maladie aurait-elle un goût ?
Putain je plane et je vois les murs rouges. Sur la route il fait 69°, le goût
du blues sur la route 66. Au loin il y a ce train mais les bateaux sont ancrés
au port. Je suis assis sur ce quai, je crie ton nom mais je suis parti. Allez
vas-y Manu, crie, crie ta putain de vie, saute sous ce train… Je me suis noyé !
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