dimanche 23 novembre 2014

JE VEUX QUE TU TE DESHABILLES



Ce texte, écrit au fond de mon atelier, au milieu de mes bouts de bois, au milieu des bouts de ferrailles plantés dans mon cœur, assis sur une vieille palette défoncée, il est pour toi Pascal, toi mon pote parti trop tôt, toi qui a choisi la gueule de ce TER à nos sales gueules d’égoïstes, où que tu sois, sache me pardonner, je pense à toi et surtout attend moi, j’arrive. Pour toi mon gars :

J’ai enfoncé ma tête dans cette putain bouteille d’alcool, trop coupable d’être un accélérateur de ma mort, je suis juste ce chemin. Je croise des bagnoles aux vitres teintées, eux trop coupables d’être trop riches. J’ai trop la haine et envie de coucher avec une pute. Putain je suis défoncé. Ça te fait peur et tu chiales mais moi je crée mon avenir, le flingue sur la tempe. Fermez vos gueules putain d’oiseaux, j’ai envie de porno. Je deviens fou, je n’ai plus peur de rien, même la mort ne me fait plus flipper. Les freins ont lâché dans la descente. Je suis parti dans ce temps qui passe, je traverse cette route sans paysage, juste des visages inconnus. Que suis-je devenu ? Je m’ouvre les veines dans ce maculé blanc de ma salle de bains juste pour goûter le sang de ma souffrance, ma maladie aurait-elle un goût ? Putain je plane et je vois les murs rouges. Sur la route il fait 69°, le goût du blues sur la route 66. Au loin il y a ce train mais les bateaux sont ancrés au port. Je suis assis sur ce quai, je crie ton nom mais je suis parti. Allez vas-y Manu, crie, crie ta putain de vie, saute sous ce train… Je me suis noyé !

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