vendredi 28 novembre 2014

Détroit - Tostaky

DONNE MOI LE LA POUR QUE JE CHANTE

Je suis l’homme pour qui importe le temps, pourtant ce matin quand ce perpétuel chant de piaf m’a soulevé vers les ténèbres, j’étais bien calé en mode endormi dans ma peau, après juste deux ou trois heures de songes, surtout après un concert de dingue, inscrit en dessous de ma peau, plus encré qu’un tatouage au fer rouge, j’ai bien senti le souffle glacial du temps. Avec cette haleine de cheval crevé, je cours après ma brosse à dents, un ouragan avalé caféiné, une avalanche. COURS !!!!COURS !!!!! 
Plus vingt ans, ni trente d’ailleurs, retour à la vie. COURS !!!!
J’ai mis le 33 tours dans le lecteur 6cds de mon break affiché d’un 666.7 club. Un tour de plus. Et les feuilles qui tombent des arbres se prennent pour du brouillard, silence, roulement de tambours, au sol elles se prennent pour de la glace et dans mon café elles se seraient prises pour des chocapics ou quoi ?
GOOOOOOOOOOOOO !!!! Le matin fait briller les étoiles, quoi ? Le cri de l’indigné ! Ce ne sont pas des étoiles ??? Oh putain des voitures !!! Le sablier me file le temps et j’ai fermé les yeux sur l’autoroute histoire de voir les minutes se battre avec les secondes. A ton étoile ! 
Et lui avec son vélo me double sur l’autoroute, oh merde les secondes sont vagabondes, je suis arrêté sur la route, je cherche mes rêves, j’ai trouvé la clé, en fait je suis arrêté aux feux du Parc des expos de Vandoeuvre. J’attrape mon passé, quelques heures plus tôt dans l’ivresse d’être à côté de Bertrand Cantat, je chantai. Le chemin des rois, lazy, laylaylaylay lazy. Mystère de l’ivresse du laissé aller. Je me force à regarder la ligne médiane continue en pointillés, laissez-moi passer, à l’avant à l’arrêt. Je veux goûter à la liberté de rêver à l’attente d’un feu rouge. Juste pour sentir un Tostaky sans y penser. 
Je ne sais pas mentir, je ne ressens plus rien quand je vois ce dingue sur le toit de l’Hôpital Central debout au bord du vide avec son didgeridoo avec ce plaisir de dire adieu. ADIEU. Je sors du Ford pour applaudir quand un pantin mal articulé qui se rit de moi me klaxonne. Oh mon Dieu !!! Je bouge mes yeux pour regarder le fil de la route. BOUGE !!! 
Le message dans la bouteille n’annonce rien de bien, il faut sortir la tête de l’air pour se noyer à nouveau. Je cours après l’écho d’une putain de vie et m’y perdre. Pas d’ailleurs juste le bruit de cette bombe. Pas de frontières ni de limites, le temps explose. TIC TAC TIC TAC TIC TAC . 
Encore une putain de journée.

dimanche 23 novembre 2014

JE VEUX QUE TU TE DESHABILLES



Ce texte, écrit au fond de mon atelier, au milieu de mes bouts de bois, au milieu des bouts de ferrailles plantés dans mon cœur, assis sur une vieille palette défoncée, il est pour toi Pascal, toi mon pote parti trop tôt, toi qui a choisi la gueule de ce TER à nos sales gueules d’égoïstes, où que tu sois, sache me pardonner, je pense à toi et surtout attend moi, j’arrive. Pour toi mon gars :

J’ai enfoncé ma tête dans cette putain bouteille d’alcool, trop coupable d’être un accélérateur de ma mort, je suis juste ce chemin. Je croise des bagnoles aux vitres teintées, eux trop coupables d’être trop riches. J’ai trop la haine et envie de coucher avec une pute. Putain je suis défoncé. Ça te fait peur et tu chiales mais moi je crée mon avenir, le flingue sur la tempe. Fermez vos gueules putain d’oiseaux, j’ai envie de porno. Je deviens fou, je n’ai plus peur de rien, même la mort ne me fait plus flipper. Les freins ont lâché dans la descente. Je suis parti dans ce temps qui passe, je traverse cette route sans paysage, juste des visages inconnus. Que suis-je devenu ? Je m’ouvre les veines dans ce maculé blanc de ma salle de bains juste pour goûter le sang de ma souffrance, ma maladie aurait-elle un goût ? Putain je plane et je vois les murs rouges. Sur la route il fait 69°, le goût du blues sur la route 66. Au loin il y a ce train mais les bateaux sont ancrés au port. Je suis assis sur ce quai, je crie ton nom mais je suis parti. Allez vas-y Manu, crie, crie ta putain de vie, saute sous ce train… Je me suis noyé !

samedi 15 novembre 2014

LA LOUISE AU PINCEAU

Putain quelle expérience, quelle belle vie, test à l’échelle 1 :1. Pas d’informations pendant 8 jours, l’expérience est en cours… Véritable bonheur dans l’humanité, pas de montée de protéines, ni de descente. Dément le bien être que cela me procure. Ma fée expérimente le concept depuis qu’elle est bébé, pas une info volontairement induite dans son cortex cérébral, juste des fragments tombés d’une putain de bouche mal fermée, dans un bus, dans la rue, dans les couloirs du boulot. Je me demandais toujours pourquoi elle ne vieillit jamais, pas de rides, que des sourires, que du bonheur dans ses yeux. J’ai quand même retourné toute la baraque pour trouver de l’herbe planquée dans le fond d’un placard mais non, queudalle . Juste pas d’infos. Bon moi je pense que je vais planquer quelques touffes d’herbe et deux trois trucs pour sourire toute la journée.
Pas d’infos ça donne aussi à réfléchir, beaucoup sur soi, sur sa famille, sur les plantes, sur mon chien qui se lèche les couilles, pourquoi, comment.
Mais finis les islamistes de merde, les mariages pour eux, les connards au gouvernement, les faux crashs d’avions, les viols des tortues, les tueries, les virus qui apparaissent comme une comète et disparaissent sur le même cheval, les moutons qui pondent des œufs dans la ferme des mille vaches. FINI.
Ce soir je suis rentré à la maison et mon fils m’assomme direct avec un : «  P’pa le robot s’est posé sur la comète » OK c’est quoi ? c’est une nouvelle façon de parler de sexe c’est ça ?!!!
Ouai c’est aussi ça pas d’infos, être complétement à côté de tout tout le temps. Je sens que ça va me plaire ce truc, oh oui, être déphasé, sans drogues, juste être à côté des autres et les voir s’agiter dans tous les sens exténués par toute cette merde télédiffusée, radiodiffusée, chimicodiffusée qu’ils bouffent toute la journée.
Hummmmmm . Sinon il se lèche le cul aussi ce chien, mais c’est dingue cet animal, il n’écoute pas la radio pourtant…

It's just my life - Jack White


Tu peux aussi acheter une Les Paul ou une Gibson pour que ce soit plus facile

vendredi 14 novembre 2014

AU SINGULIER

Le petit homme moderne apparait sous des traits d’homme préhistorique. Le beau mâle actuel arbore une barbe barbaresque mais hyper bien taillée, fine, légère, il se rase sous les aisselles, se fait le maillot au niveau du trou du cul. Mais il avance sa pilosité sur sa gueule d’ange, sur son torse sculpté dans un club de gym climatisé. Il porte des vêtements étriqués, son jean slim, sa chemise violine moulante.
Alors juste un petit rappel les tafioles, la barbe représente l’homme rebel, l’objecteur de conscience, l’intellectuel allumé, l’homme à l’état brut, le sauvage. L’homme préhistorique portait des peaux de bêtes  amples pour pouvoir chasser et se déplacer librement.
Et je m’étouffe de rire quand je croise ce petit mec déguisé en poupée, avec sa barbette finement taillée parfumée. Je l’imagine dans la forêt en pleine chasse, avec son slim et son tee-shirt moulant, ses petits souliers vernis pointus, oh oui je le vois courir après le gibier pour survivre, s’élancer au milieu des arbres en lâchant un petit cri aigu genre « ouupps » quand cette putain de souche lui arrache la semelle et le fait s’effondrer dans la terre. Oh putain oui je le vois courir !!!
Alors j’ai un petit message pour le petit mec précieux, laisse tomber la barbe, arrête de te déguiser, et va chasser pour bouffer.


lundi 10 novembre 2014

Chair Chant Corps - Nous rirons

BECAUSE I'M DEAD




Créer, créer, toujours créer. Secrètement j’avais espéré ne plus avoir de pensées, ne plus penser à tous ces mots, juste pour ne plus partir dans cette dépression qui m’aspire vers le bas, toujours. Il faut penser à demain. Alors je me réfugie avec mes bouts de bois, mes bouts de ferrailles, mes mains abîmées, pour oublier dans ce bloc de béton sans fenêtres, et je crie, construis, jusqu’à tomber. Mais rien qui puisse s’inscrire dans l’éternité, rien qui puisse franchir les portes de ce putain de garage.
La musique comme la lave m’a habillé depuis longtemps d’un habit léger qui ne permet pas non plus d’aller dehors, il fait si froid. Mes chiens sont restés à côté de moi, sans rien demander, juste partager cette passion devant cet ampli perdu. En espérant.
Et la nation fut effrayée quand ma fée et moi sommes allés dans ce pays lointain, irréel, chercher notre ange. Et là encore dans un murmure, dans l’espoir qu’il ne sorte jamais à l’air libre, j’ai créé, créé et encore créé pour ne jamais m’arrêter. Des piqûres dans le ventre de sa mère, avec des si, mais pas seulement. Et alors la musique est vite apparue comme essentielle à sa vie, plus qu’un ballon à la con ou un kimono trop grand.
Et le voir ouvrir des yeux pétanquestes à l’écoute d’une chanson qu’on lui a injectée dans ce ventre gonflé d’inconnus. Les injections ont continué longtemps, à l’abri des regards voyeurs, à l’abri des paillettes, à l’abri de la haine. Et à cette minute, dans un cri de larme, là assis sur cette caisse en bois, au tréfonds de mon être dans le cul de ce bloc de béton hermétique, j’hurle ma douleur, ma peur, je vomis sur les murs…. Crève-moi les yeux… je vomis sur mes pieds putain. Je suis allé trop loin, les piqûres étaient trop fréquentes, il était trop tôt, trop mal dosées. De cette vie triste ordinaire a jailli l’irréel, l’eau en plein désert et je flippe. Le petit homme qui parlait aux coquillages et gueulait après les vagues parce qu’elles lui piquaient ses coquillages, celui qui était capable de parler pendant des heures même pendant la sieste, mon fils ne parle plus, mon fils chante, mon fils ne sait rien faire de ses dix doigts mais ils sont en sang sur ses guitares, chaque jour, des heures d’entraînement à en pleurer . Et moi je n’oublie jamais et j’ai peur d’arpenter ce chemin. Je l’avais tout là-bas espéré mais je n’en veux plus, je n’y tiens plus, je suis dans ce bateau avec une envie de gerber, les yeux en feu….des piqûres…. Je ne me rappelle plus des doses putain.. J’aurai juré que les portes étaient bien fermées.
Qu’ont-ils à t’offrir Alex ? Qu’y a-t-il de mieux que mon bloc de béton défoncé sans fenêtres ? Où veux-tu aller ? J’ai perdu le contrôle. Ce milieu ne tournait que sur les sillons de ma vie, au fond de mes écouteurs. Nous ne sommes que des ombres Alex, comment faire alors pour ouvrir les portes des royaumes, pour qu’ils te voient. Je n’ai même pas eu le temps de finir ce bulldozer dans mon garage.
J’entends les autres dirent : »il s’est fait tout seul «  Oui mais… tu sais à peine marcher.
Moi qui allait toutes les nuits dans le froid, dans le vent casser la gueule à tes monstres et tes démons au fond de tes cauchemars, ça ira mieux demain, je n’ai même plus de bras, plus de jambes, amputés par la peur.
Fonce mon fils, défonce la porte de ce putain de garage, mais n’oublie jamais de regarder derrière toi.
Et quand je serai en rando dans les montagnes des Pyrénées, chahuté par le vent, j’espère que tu viendras avec ton ampli, tes guitares, tes potos et ta table de mixage, tes mélangeurs matriciels, tes processeurs de diffusion et tout le reste pour foutre le bordel à se faire attaquer par les étoiles, et que tu organiseras le plus grand festival qu’aient jamais connu les moutons de cette Terre…. Et les aigles.