jeudi 1 mai 2014

LE PASSEUR D'AVENIR

Dans l'interminable mi-temps de notre vie, l'impensable a surgit. Défiant la gravité de nos coeurs. Courants vers l'avenir, nos angoisses sont arrivées, pourtant à peine essoufflé, j'ai compris que la mort pouvait arriver, surtout après la vie.
MENSONGE
Cette mère qui n'a fait que souffrir pendant l'établissement de cette vie, caressant son ventre arrondi en l'appelant mon bébé, mon amour, lui chuchotant des je t'aime avec la grimace d'une douleur insoutenable.
MENSONGE
Et lui, égoïste passionné, il doit partager sa vie, sa fée, lui chuchote des je t'aime sur le ventre déformé de la plus belle fille avec la grimace d'une tombe ouverte.
MENSONGE
Ainsi jaillit la vie. Des crises de paniques pour un suffoquement en pleine nuit, pour un toussotement, deux têtes d'un faux air apaisé pour ne pas l'effrayer lui appliquant le baume magique de Richardson en continuant à lui chuchoter que tout va bien, que le marchand de sable va bien finir par passer cet enculé.
MENSONGE
D'interminables récits sur la vie avec une voix douce et tranquille alors que la mère de Bambi se fait éclater la gueule par une bande d'abrutis alcooliques. D'incroyables histoires qui éclairent son visage alors que je ne pense qu'à la mort. Raconter que les gens sont gentils mais je déteste l'humanité. La couleur différente des visages ne vient que de la couleur de leur ciel mais je cours avec le drapeau de l'infini, du néant et du sang planté dans le dos.
MENSONGE
Construit sur un voile déchirable, son existence se raccroche aux lambeaux de vérités bazardés à la moindre questions posées. J'efface les conflits, j'efface la misère, j'efface toutes les haines et les guerres, j'efface les êtres indésirables de ma communauté par magie rien que pour lui. Mais j'ai trop vieilli et lui trop grandi et je n'ai plus grand chose à sortir de mon chapeau.
MENSONGE
Pour lui dire qu'il travaille pour son avenir, son indépendance aux autres, je suis obligé de casser la gueule aux présentateurs de JT.
MENSONGE
Son avenir sera aussi sûr que mon imagination. Je prends des drogues pour lui assurer une vie meilleure, j'ai beaucoup trop de déperditions à l'étage des idées, à l'étage de l'insensé.
MENSONGE
Je vais enfin lui dire la vérité tu crois ? Tu veux que cet attentat lui arrache ses morceaux d'espoirs dans des cris insupportables remplis de sang. Je lui dit tous les jours bonne nuit et à demain quand mes rêves ne sont peuplés que de cauchemars et que je ne suis même pas sûr d'être encore vivant. Je me déchire l'épiderme sur les murs tagués de mes mensonges.
Je suis un passeur d'avenir et mes tarifs deviennent exponentiels, sauf que c'est moi qui paie...

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