mardi 25 février 2014

DES SUTURES PLEIN LES MAINS

J'ai couru dans tous les sens pour rattraper l'impossible. Il y a plus de trente ans je dépassais même la faucheuse, je l'ai même vu, nue comme la mine de mon crayon HB. Les conneries avalées, recrachées, les chutes, les défis, les courses mécanisées improbables, les tueurs en série, les loups, les psychopathes, la forêt noircie, les nuits blanches, tout accumuler et au final je suis toujours arrivé le premier, toujours en avance sur cette putain de faucheuse. Il y a trente ans je courais après les voitures après avoir vu Jésus et bu de la gentiane. Il y a vingt ans j'écrasais les bus......ou le contraire je ne sais plus. J'ai couru essoufflé après la faucheuse, pour une fois qu'elle avait l'avantage. Drogue, amour, drogue, amour et j'ai encore fini premier. Les drogues, le sexe, l'alcool, le stress, la maladie, certains de mes excès sont maintenant une addiction. Mais lesquels? A trop vouloir les séparer j'ai fini par en adopter. Cet amour est une addiction. J'ai quand même fini par sauter dans ce bus blindé qui attendait les retardataires. Quel voyage de merde, conventionnel, réaliste, actuel, moderne, mais j'avais payé mon ticket donc je suis resté. Comme une comète universelle j'ai sauté de ce putain bus en marche pour courir de nouveau après la faucheuse. Cette salope avait pris de l'avance que j'ai payé cher. Faut-il aussi payer sans avoir rien fait ? Je n'ai pas assez de tunes pour attendre le prochain bus. J'ai fini par m'asseoir, pour reprendre mon souffle, j'ai quand même les muscles qui brûlent, les mains qui tremblent, des sutures plein les mains. La faucheuse s'est encore transformée en encre, tatoué sur mon corps. J'ai toujours les mains qui saignent tu sais....

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