Je ne savais pas trop où je voulais crever, puis ce soir, un soir ordinaire, j'ai décidé que je voulais crever dans mon village, mon petit village de 300 enculés. J'ai envie de taper une crise cardiaque dans ce putain de village où personne ne m'apprécie, où personne ne me parle. Fermer les yeux définitivement sans avoir à dire au revoir à tous ces enculés, s'éteindre sans prévenir, sans que personne ne s'en aperçoive. Mais avant de boire un verre avec Jésus, je te dis que les moulins à vent de l'autre bâtard, tu les oublies, les pesticides de ces enculés d'agriculteurs, tu les oublies, les projets de lotissements en pleine campagne, tu les oublies. J'ai encore un souhait, l'enculé de paysan qui habite deux maisons en dessous de chez moi, lui je veux qu'il crève avant moi juste pour avoir le plaisir d'aller chier sur sa tombe, et ça t'as pas intérêt à oublier. Je vais finir en enfer, je vais contre ma religion, tout ce que Jésus m'a dit, mais ici, sur Terre, Jésus, c'est la merde, et que si tu veux revenir, viens à la maison, je vais te montrer dans quel merdier on est. Dans mon village où je veux crever l'extrême droite est reine, le mariage pour tous ces sodomisés, ils n'en veulent pas, les mecs qui se mettent à genoux dans la rue sur des tapis, ils n'en veulent pas, les femmes avec un drap sur le visage, ils n'en veulent pas, les tarés d'écolos qui vont au boulot en vélo, ils n'en veulent pas. Dis toi qu'ici on vit au rythme des cloches de l'Église Chrétienne, qui te rappelle, même la nuit, les heures qui passent et le temps qu'il te reste avant de finir en cendres. Ici c'est une vie simple, sans actus de merde, sans émeutes, sans bagnoles qui crament, juste des coups de gueule qui se finissent toujours par des coups dans ta gueule, à la régulière, comme des hommes, des vrais. Je vais aller fermer les yeux, dans l'espoir de crever cette nuit, car là, à cette heure, à cet instant, j'ai le corps en vrac, les os qui se meurent et à la couleur de cette douleur insoutenable, l'espoir n'est plus permis.
AMEN
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