Certains sont trop
empreints de la vie, ils ne parlent que de ça, que d’eux, que de leur travail,
que de leurs supers amis (ils le croient), de leur nouvel écran LCD,
de leur voiture française ; bref que de la merde. Du fait ils sont tous
déjà morts en croyant être vivants.
Moi je préfère parler de
mes rêves, ça me rapproche de la vie, de MA vie.
Sauf qu’il n’y a personne
qui m’écoute. Du coup je parle dans le vide, tout seul, comme le dingue que je
suis. Alors les réponses sont des échos de ma voix. Des échos de nulle part ou
plutôt des échos lointains, trop lointains.
J’aime bien les
personnages de mes rêves, ils sont doux, gentils, ils ressemblent beaucoup à
cette peluche d’ours tout poilu que j’ai usé en suçant mon pouce. Il avait de
petites bouclettes brunes et le bout des pattes noires et super douces. Il
avait perdu une patte. Je me souviens qu’il était vraiment
très doux mais il avait un badge d’AC/DC sur la poitrine.
Cela, ça fait partie de
mes échos de rêves lointains. Les échos proches, plus récents, reviennent avec
des bras mutilés, des corps déchiquetés, couverts de sang, des gens malades et tristes. Certains
le méritent, d’autre pas.
Heureusement, mes derniers
échos de rêves parlés sont agréables, il y a des gens gentils, des artistes (de
vrais artistes c’est bien de le préciser), une route ou plutôt un beau chemin
très fleuri et on est main dans la main, une grande randonnée de déconne. J’ai
quand même relevé un détail (c’est rare dans un rêve), ils et elles ont tous
des chaussures de randonnée et nous aussi (ma fée, mon fils et moi, le chien
n’a pas de godasse…). Et ça fait un bon moment que l’on marche tous ensembles et
personne n’est fatigué.
On a un putain de bout de
chemin à faire ensemble…mais au réveil, ils sont tous morts, sauf nous........
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