lundi 27 avril 2020

QUEUE NOIRE A YELLOWSTONE



Assis, nous sommes là à passer quelques minutes de notre vie devant la télévision, à regarder un documentaire sur les prédateurs à Yellowstone. Il n’y a pas à faire, nous nous nous faisons carrément chier. Et puis l’attention nous gagne grâce au narrateur. Mais plus encore, les prédateurs nous effraient, nous font reculer dans les coussins de notre canapé. La tension monte, les grizzlis se montrent impitoyables, les pauvres wapitis se font dévorer, les bisons se retrouvent dans des pièges de glace, la pizza chorizo est dans le four, les bébés wapitis courent affolés et d’un coup la pizza est prête, le four sonne. Mais plus intense encore il y a Queue Noire, le loup solitaire, il dévore bison, wapiti….Un redoutable prédateur qui n’a pas de famille, pas de clan, pas de meute. Le chagrin est à son comble quand il se fait attaquer par la meute la plus terrible de Yellowstone et surtout quand on le voit sanguinolent, marchant difficilement dans la neige. La pizza est presque froide. Mais énorme ouf de soulagement, je lâche un oh doux Jésus il est vivant, il s’en est sorti, qui surprend et fait sursauter ma fée calée dans le creux d’un coussin. Et elle me regarde, intriguée et me dit : «  mais t’es un peu zinzin comme gars, genre maintenant qu’il fait partie de la meute et qu’il bouffe de pauvres bébés wapitis, des bébés bisons, mais que Queue Noire soit vivant te réjouit ???!!! Il y a dix minutes tu pleurais parce qu’il était attaqué et seul au monde et là tu hurles car il est vivant…mais t’es zinzin mon gars !!! » Oui mais Queue Noire, le narrateur, la neige, le froid, ses blessures, je ne sais pas mais j’aime bien ce loup, il est un peu ouf je trouve. Ou comment passer presque deux heures à ne rien foutre et à regarder n’importe quoi à la télévision et alerter tous mes sens et occulter tellement d’autre, une sorte d’hypnose, depuis vendredi 17 avril au soir, je suis capable de faire ça, de partir sur rien et d’y plonger complétement, malgré les risques, aujourd’hui c’était la télévision avec un reportage, hier c’était sur un mot, demain ce sera peut-être une falaise, je vais essayer de relire, intensément pour sortir de mon corps le plus longtemps possible, ouai je sais encore faire ça. Plus jeune à l’internat, j’étais capable de me promener dans les couloirs en pleine nuit, aller jusqu’au bureau du surveillant, visualiser ces gestes et le voir se lever pour son tour de garde, sans jamais me lever et sortir de mon lit…j’ai fini tout seul dans une chambre de quatre, mes potes m’ont viré quand ils ont vus que j’étais capable de les toucher sans sortir de mon lit. Il faut que je sorte, il faut que je m’enfuie, je suis fatigué et je vais me reposer ailleurs, plus loin et moins triste. Mon corps est triste, mon cœur trop triste, mon loulou poilu me manque, il faut que je sorte de moi !!!!!
Madloonflayed©-2020- Mais quelle année de merde !!!!!

mercredi 15 avril 2020

ON DIRAIT LE SUD LE TEMPS DURE LONGTEMPS...



On ne va pas se mentir, le couteau planté dans le cœur et la terre brûlée tout autour, nous espérons tous que le monde d’après sera plus beau….plus jamais ça !!! Mais tu l’as déjà dit ça, rappelle-toi. Ha ha ha . Il reste quelques pavés à jeter encore, tu as cru mourir en restant enfermé sans voir les ombres noires, tu as cru que la fin frappait à ta porte et tu t’es jeté au sol accroché à un caddie pour ne pas y voir la faim, tu as cru finalement que ce venin craché au-dessus des incendies avec un panache de fumée au ras du sol n’était pas pour toi bien pendu trop haut, bien confiné, tandis que des milliers d’autre en pantins à genoux un tube dans le fond de la gorge sortaient libres les pieds d’avant devant. Ouvre les yeux, ouvre les mieux. Car il faudrait être terriblement con pour ne pas apercevoir les progressions teintées de violet sur fond noir, très reconnaissables, hurlantes chaque année, des épaisseurs qui ne tiennent plus entre nos mains mises en prières, les doigts ne se touchent même plus. Alors tu t’étais planqué dans les souterrains et tu as vu les larmes de feu envahir les sous-sols alors tu es sorti sur les trottoirs les yeux cramés. Plus une seule larme séchée par les sécheresses. La faim pour ceux-là, les maladies pour ceux-ci. Enfin tu viens de connaitre la peur en laissant ton bonheur dans un vieux sourire planqué sur tes anciennes photos. Tu étais grand, tu dominais, maintenant tu essuies la pisse et tu espères que le monde sera plus beau, tu te dis qu’il ne peut être que plus beau. Sauf que les yeux ne sont plus verts ou bleus, la limite est franchie, ce n’était pas faute de t’avoir prévenu. Ouff nous sommes presque tous là. Tu as construit un bateau mais il n’y a plus d’eau, trop tard. Alors tu connais les guerres des gros livres reliés, tu connais l’histoire des gros livres poussiéreux alors maintenant recrache tout, rappelle-toi tes cours et cours, tu vas tomber encore, les muscles disparus après ce confinement, cours. Parce que c’est maintenant et demain que tu écris l’histoire, ceux qui la liront l’oublieront c’est certain une fois le livre fini, une fois encore. Alors pour ton monde plus beau essaie de le dessiner si tu veux mais tu ne le vivras pas plus que moi. Les fleurs se cacheront désormais tous les matins derrière ton masque embué. Voilà ta planète !!! Merci pour tout. Merci Madloonflayed, merci à vous. J’ai du mal à respirer depuis quelques jours, ça me fait un mal terrible de gonfler mes poumons et j’essaie de voir si ça vaut le coup de téléconsulter, je porte maintenant un vieux masque à poussière poussiéreux et j’ai la gueule sur doctossimo pour les solutions pour que ça aille mieux, ehhhhh EHHHHH !!!!! J’ai les yeux qui s’enfoncent dans mon crâne quand je me couche sur le dos, il doit y avoir plusieurs étapes non ?!
Madloonflayed©-2020- Et sinon il y aura quand même un après tu crois ou seulement un pendant permanent ?