Je n'ai pas forcément envie de dire stop, c’est juste que j’aimerai que cela s’arrête, une fois, deux fois, trois fois, juste parce que je suis capable de dire stop et que l’autre enculé que je suis est capable de corriger la réponse, une fois deux fois trois fois. J’ai même un doute le jour où j’irai voir les anges je pense que je suis capable de me couper mes ailes. Même devant un TER je suis sûr que j’arrive encore à passer sous le train. En fait je suis enchaîné à la tristesse d’être moi, à la merci de ma propre volonté, je me fais front et après je suis à mes pieds. D’où vient tout ce merdier ? Février 1969….bah fais le calcul….je pense que mon père à giclé dans une bagnole juste devant une barricade avec la musique à fond. Mais aujourd’hui c’est vraiment l’enfer. Je ne te remercie pas papa. Engendrer un fils qui traverse son esprit en se cognant à 951 km/h plusieurs fois par jour, qui se jette des lames de cutter sur les bras, qui se noie toute les nuits les yeux ouverts, qui ne supporte aucun bruit, qui n’arrive même plus à déverser quelques mots dans une conversation tant le bruit de sa langue lui fait mal, qui absorbe le moindre mouvement dans une foule….papa !!!!! Papa je n’arrive même plus à entendre les sons correctement, j’entends tout mais n’importe comment, tout est distordu mélangé mâché recraché et je ne comprends plus rien du tout. J’en suis arrivé à un point papa où je mets des bouchons d’oreille en pleine journée…mais c’est pire !!!! Papa je fais quoi maintenant hein ? Alors j’ai fait médecine, puis un peu de droit pour finir range cartons. Tu es fier de moi dis-moi ? Alors je mets la musique trop fort pour ne plus rien entendre autour, je m’enferme dans mon 7ème sous-sol et j’attends craintif, et puis une porte s’ouvre et il faut que je dise merci encore. Tu sais papa j’écris un livre, j’ai relu le début c’est pas mal du tout sauf que je viens de tout brûler dans un brasero, c’est foutu du coup. Papa j’ai aimé un homme, puis des femmes, puis une femme, puis moi et maintenant je déteste tous les hommes et toutes les femmes. Ils m’ont fait du mal, encore aujourd’hui tu sais. Je ne crois plus en eux, je crois en la mort, douce et patiente, tu sais celle qui m’a capturé le jour de ma naissance, et encore deux fois dans un hôpital pour mes trente ans, jamais trois sans quatre…hahaha. Alors j’attends papa, je laisse se poser sur mes mains des papillons, j’embrasse des arbres, j’observe les fleurs, je caresse mon chien, je me casse la gueule sur des rochers, je laisse ma fée me soigner en pleurant, j’essaie de tuer des chats, j’écris tout le temps, je regarde la météo, je me raconte des histoires mais je ne les écoute jamais, je suis poli, je mange ma soupe et je fais des rêves qui ne se réaliseront jamais. Tu m’as construit écorché et là j’ai besoin que tu poses tes mains sur ma tête pour me calmer, tu sais comme quand je faisais des cauchemars au 15ème étage d’un immeuble sans âme, j’ai besoin que tu me guides vers la fin, j’ai besoin que tu me dises vas-y lâche prise et jette toi, définitivement. Alors comme tu ne me dis rien et que tu t’en branles finalement de ma pauvre vie je vais aller me coucher et pleurer un peu, mais en mode étouffé, il ne faut pas que je réveille ma fée, elle dort bien, je ne sais pas si elle est heureuse mais elle dort bien. Moi je ne sais plus comment ça fait de dormir bien depuis longtemps, papa j’aimerai avoir 9 ans et que tu me caresses les cheveux pour m’endormir mais ce soir encore je suis tout seul avec l’autre moi qui fait que m’embêter. Papa aide-moi !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire