Des années et des années de médecine, à étudier, à bouquiner
des putains de livres plus lourds qu’un âne mort, des milliers de pages de
tests en tout genre, des milliards d’expériences, j’ai tout fait depuis 33
années de médecine, je suis sans prétention et sans doute le meilleur médecin
que tu puisses trouver dans ton univers et pourtant…je suis malade, je suis un
malade, je suis un fou et je n’arrive plus à soigner ma tête. Je vois des
horreurs, mille fois, dix mille fois dans une seule nuit, je n’arrive plus à m’en
débarrasser, à peine vues elles restent ancrées à vie dans mon esprit, sans
aucune alternative. Pas même la nuit n’arrive à effacer les turbulences de la
journée. D’ailleurs existe-t-il une nuit ? Existe-t-il le sommeil ?
Je n’en sais rien, je n’en sais plus. Et j’arrive à perdre les clés du panzer
et ne jamais les retrouver, du moins sans aide ce ne serait pas possible. Alzheimer ?
Non j’ai fait les tests et je les ai tous niqué ! Insouciance, négligence,
étourdi, pas dans ma tête, ailleurs que sur terre, ouep test réussi ! Je
suis souffrant et personne ne voit rien, en même temps qu’ai-je donc à montrer…est-ce
que quelqu’un t’as sous-entendu que j’avais envie de te montrer ce que je cache
depuis des années ? Non alors ne cherche pas. Ne regarde pas. Je ne lance
aucun appel au secours, ou sinon le jour où je le fais il sera trop tard de
toute façon. Je ne sais plus ce qui anime l’espoir de voir le matin, si ce n’est
que le fait de m’endormir le bide défoncé de trop d’alcool la nuit tombée. Et
encore et encore toujours plus et encore. Je m’arrache les cheveux que je n’ai
plus, je me tire les ongles à la pince multiprise jusqu’à perdre connaissance,
ouai je fais ce genre de truc quand je suis un peu mort d’esprit, quand je sens
que je perds pied dans ce monde de tarés, j’essaie d’être plus fou, d’être plus
dur, et quand j’arrive à me poser dans mon 7ème sous-sol
complétement en panique, si j’ai vraiment peur ou très mal, je me tape sur les
phalanges au marteau et arrive le moment où je n’existe plus, cela s’appelle l’outre
phase en médecine, cette phase où plus rien ne compte même la douleur, où tout
disparait même la douleur par rapport à la douleur, cela s’écrit en médecine le
n+1-1, n étant la douleur le mal la turpitude d’être vivant et le résultat 0
étant la guérison, jusqu’à perdre pied et tomber au pied de l’étau le marteau à
la main, satisfait d’être encore en vie, juste un peu plus abîmé, juste avec
quelques cicatrices de plus, dans la tête, sur le corps. Je me suis retrouvé
bon nombre de fois assis contre mon établi, presque sans vie, à résister au mal
que je m’étais affligé, et à chaque fois je me suis relevé, encore vivant,
encore debout, encore plus fort…du moins je pense. Ma fée ne relève plus le
défi de venir me voir au 7ème sous-sol quand elle entend mes
hurlements de douleur, elle se satisfait de me voir remonter les marches, même
à quatre pattes, elle s’en fout, elle a compris que rien ne pourra plus
changer, que je suis un malade, le taré qu’elle a épousé…je me dis que je suis
son filtre, au-delà de moi elle voit le bonheur, elle comprend que meilleur est
ailleurs. Mais je suis un guide cependant. Elle ne cherche plus à savoir où je
me dirige et pourquoi j’y vais, elle est contente à chaque fois que je lui
souris, même avec du sang sur mes joues, même avec les phalanges tordues ou
cassées, du moment que je remonte. Alors ce soir je suis devant ce clavier, les
phalanges niquées, c’était une dure journée, une journée à tout remodeler, une
journée à tout essayer pour que le monde soit meilleur et je n’ai jamais
réussi, pourtant j’ai dix doigts…J’ai hurlé toute la journée mais ma fée n’était
pas là, elle travaillait dans son usine à fabriquer des morts, quand elle est
rentrée elle est restée bouche bée en me dévisageant avec mon t-shirt maculé de
sang puis elle m’a souris et est partie cuisiner, j’ai surpris une larme le
long de sa joue, je pense qu’elle sait que je vais partir, un jour sans retour,
mais c’est une guerrière, personne ne la verra pleurer, tu m’entends, personne
ne la verra pleurer !!! Combien faudra-t-il de psys à torturer ????
La médecine est faite pour de vrais médecins, la médecine que ton médecin t’inflige
n’est pas la médecine. La médecine est celle que je t’enseigne, celle qui te
guérit sans chimie, à travers mon univers, malgré mes souffrances, mes
expériences sont tes gélules pour la vie, pour ta mort, je suis ton médecin et
tu le sais ! Bon tout ça c’est bien écrit mais je me suis vraiment niqué
les phalanges…ostéonécrose si je ne suis pas fou et tu serais horrifié de voir
ce que je suis capable de guérir avec un marteau….gnarfff gnarfff gnarfff…putain
de maladie.
jeudi 27 juillet 2017
jeudi 13 juillet 2017
TES VACANCES, TES VACANCES, TES VACANCES, TES VACANCES ET LES MIENNES
Les yeux révulsés adossé à un poteau STOP ces enculés m’ont
bazardé comme un chien en juillet à droite une forêt à gauche une forêt et au
milieu une route goudronnée des bagnoles par centaines m’écraseraient la gueule
si jamais je tentais de bouger alors je ne bouge pas je garde les yeux fermés
trop de lumière trop de soleil trop de tongs trop de joie sur ces visages trop
de haine aussi quand ils me voient je suis le contraire de ce qu’ils veulent
voir en juillet ce sont LEURS vacances même la misère les attentats les
migrants la famine la canicule le pauvre type adossé à un poteau STOP ne
pourront leur gâcher les deux semaines dans le mobil home payées à crédit leurs
enfants n’ont même pas le droit de faire un commentaire ces gueules d’ange me
regardent les yeux écarquillés de dégout de peur de sympathie je ne suis pas
pire qu’un chien ou un chat à travers les vitres fumées du SUV mais papa donne
lui au moins la pièce du caddy ta gueule sinon je te puni si tu continues je
lui donne ton chien tu es d’accord avec ça ah bah non pas mon chien il le
mangerait ce monstre adossé au poteau STOP c’est bien mon fils c’est bien ma
fille tu commences à comprendre les yeux crevé d’autant de haine j’arrive quand
même à m’éjecter de ce poteau je me faufile entre les voitures garées sur cet
immense parking les hommes attendent leurs poufiasses en laissant tourner le
moteur de leur 4x4 la clim à donf c’est pour le chien pour pas qu’il ait chaud
le toutou il tapote sur l’écran tactile de 25 milles pouces de leur tableau de
bord connecté en essayant de choper RTL j’essaie de ne pas croiser leur regard
je ne veux rien et eux essaient de ne pas me regarder ils me balaient de la
main et me font non du doigt mais je n’ai rien demandé un pick-up recule et me
renverse le type ouvre juste sa fenêtre et me gueule dessus mais qu’est-ce que
tu fous là connard et démarre en trombe les autres sur le parking me jettent
des regards sombres c’est de ma faute je suis comme ce chat que l’on ne veut
pas voir grimper sur le capot de sa voiture neuve on ne s’approche pas on ne le
touche pas mais on veut surtout qu’il dégage sans faire de traces sur le capot
cet enculé de chat j’essaie de me relever la jambe certainement cassée je
brinquebale ma carcasse boiteuse jusque la route le parking est trop dangereux
les courses le caddy qui se barre tout seul dans la pente les vieux qui
gueulent non mais ça fait des heures que je t’attends en plein soleil oh hé ça
va le vieux t’avais qu’à venir en courses débile et magne toi le cul de foutre
la clim les surgelés vont capoter et roule vieux schnock sers toi de ta grosse
bagnole de merde la 4L était mieux histoire que j’arrive au frigo de notre
mobil home bordel trop dangereux ces gens assoiffés de leurs vacances uniques
chronométrées et mortelles j’arrive sur la route les grosses motos avec des
motards en mode pas de solidarité rien que le blouson je mange pour dix jours
au super u et ils déboulent par dizaine sans me regarder mais surtout en
essayant de m’éviter dans un droite gauche appris à la moto école du
milliardaire de la rue des cinq châteaux le calme redescend sur la route et
j’arrive à ce village les pieds en sang depuis l’accident du parking j’ai perdu
une godasse vas-t-en clochard, vas-t-en puant tu pues la pisse de chat j’ai
jamais vu un chat depuis que je me suis fait éjecter de la bagnole j’arrive
dans les ruines de ce château quelques pierres posées sur le sol et un donjon à
moitié écroulé je m’arrache la peau sur les ronces je suis à bout de force je
choisi la vue la plus extraordinaire la nuit va s’écraser sur le bonheur des
autres je me recroqueville au pied de cette tour il pleut maintenant il fait
froid je ferme les yeux le lendemain je suis mort c’est le chien qui avait la clim
dans le 4x4 qui m’a trouvé et pissé dessus les enfants sont effrayés mais c’est
le monsieur du parking il dort le gros porc qui leur sert de père me tapote du
bout du pied hé lève-toi connard mais je suis mort et je vous emmerde tous
puis-je avoir gâché vos putain de vacances de merde avec ma gueule défoncée et
mes tripes à l’air……………
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