dimanche 23 avril 2017

SUR LA RIVIERA

Ce matin je me suis réveillé avec la Marseillaise plantée comme un drapeau dans la tête, j'ai pris mon thé à la cocaïne et je me suis rasé le crâne et j'ai levé le bras droit froidement dans un geste violent devant le miroir...pour attraper la brosse à cheveu sur l'étagère du haut, je me suis un peu pété l'épaule dans le mouvement mais ça va aller, je suis fort, une épine de Pyracantha coccinea ma transpercé le doigt mais je suis un guerrier mais j'ai mal quand même. Je suis allé au bureau de vote à pieds car j'emmerde les écolos en voiture électrique, je suis rentré dans la pièce comme dans un saloon, silence de mort, je me suis jeté sur un seul papier car je n'ai peur de rien ni personne, je suis rentré dans l'isoloir et fièrement j'ai embrassé le papier avec le nom avant de le glisser dans l'enveloppe brune....mais mais mais...c'est quoi ce bordel, oh putain je me suis trompé de nom, oh putain le con, oh putain c'est trop tard, oh putain j'ai pris Poutou, je sors de l'isoloir la tête haute malgré tout, je glisse l'enveloppe dans la fente de l'urne...mais bordel pourquoi ça ne rentre pas...ah pardon A VOTE., je suis sorti en faisant claquer mes éperons sur le sol, j'ai poussé la porte avec le pas de panique, j'ai sifflé mon cheval et je suis rentré à pieds en pleurant et faisant du stop. Journée de merde !

dimanche 16 avril 2017

OFFRE VALABLE DU.... BAH C'EST FINI EN FAIT

La maladie n’était pas répertoriée le pronostique était engagé l’ordonnance était simple à rédiger alcool antidépresseurs alcool antidépresseurs alcool antidépresseurs alcool fort antidépresseurs alcool fort antidépresseurs alcool très fort antidépresseurs alcool très fort triple dose d’antidépresseurs régime imposé par la justice par le centre pénitentiaire dont le directeur est mon cerveau ordonnance renouvelable pendant huit jours trois fois par jour pour réussir à déconnecter mon âme de toute réalité pour finir complétement taré je pense que la médecine n’avait pas tout prévu car j’ai réellement flippé lorsque je ne me rappelai plus des cinq minutes précédentes aux cinq minutes suivantes  les mots n’étaient plus dans le bon sens les crayons avaient disparu et l’encre ne coulait plus mais j’ai fait médecine et l’ordonnance était bien rédigée j’ai perdu le contrôle de mon propre cerveau j’ai perdu goût à la bouffe à la mort aux mots je me réveillai en pleine nuit pour me dire que c’était pas le jour même ma respiration était hors de contrôle c’était une première pour moi jamais tenté aussi fort jamais tenté aussi difficile mais avant de suivre le régime je savais que c’était bien pour vivre qu’il fallait avoir le goût de mourir dans la bouche chaque matin chaque minute sentir l’alcool fort dévaler ma descente en enfer les antidépresseurs pour ralentir le rythme et accélérer la descente mais le directeur a toujours raison huit jours intenses où plus aucun cauchemar n’est apparu plus aucun rêve non plus cligner des yeux était une torture mentale fermer les yeux était une scarification de l’intérieur enregistrer les images sans les faire ressortir et pleurer et d’un coup au bout du huitième jour tout arrêter l’alcool les antidépresseurs et essayer de tenir toute une journée sans fermer les yeux sans écouter sans réfléchir laisser revenir ce qui va revenir ce qui va resurgir du plus profond des abîmes et attendre la nuit puis le jour et comprendre que rien n’est remonté que rien n’est réellement parti non plus mais attendre me supplier de me resservir un verre d’alcool d’avaler la triple dose m’arracher la peau des mains me bouffer l’intérieur de la bouche jusqu’à ne plus pouvoir parler mais j’ai tenu deux jours puis trois et j’ai fait les valises j’ai tout mis dans le coffre de la marijuanas break et j’ai attendu puis j’ai revu mon fils et ma fée et avec mon pote Tof on est allé voir le concert des Matmatah le son était à chier et j’ai dormi trois heures et j’ai roulé 10 heures sans trop savoir où j’allais ils appellent ça des vacances il parait une semaine dans le sud une semaine sans alcool sans antidépresseurs juste deux ou trois que j’avais planqué dans la poche de mon sweat zippé j’ai essayé de dormir dans une grosse caravane j’ai vu des gens affamés de connerie j’ai vu des gens qui m’ont rappelé que je les déteste tous les noirs les blancs les bronzés jusqu’à la raie des fesses les putes au vagin épilé les serviettes de plage les gosses qui hurlent les chiens qui lèchent les glaces tombées sur les trottoirs les connectés qui coupent leur steak avec leur portable multifonctions tout ce bruit j’ai cru devenir complétement fou j’ai arrêté le régime trop tôt ou trop tard j’ai fini par m’automatiser j’ai enfin réussi à m’automatiser jusqu’à oublier que j’étais venu me reposer je me suis baigné dans une eau de mer glacée juste par défi contre l’humanité juste pour voir si la mort était capable de me frapper j’ai marché et ramassé les crottes de mon chien dans un sachet plastique  chaque jour sept jours je me suis allongé et les rêves ont réussi à ressortir de la terre brûlée au bout du septième jour il était trop tard j’ai fait les valises et rechargé la marijuanas break et j’ai roulé pendant 9 heures sans fermer ni cligner des yeux pour arriver dans un air glacial j’ai viré les valises du coffre et j’ai cherché le festival aux poils avec ma fée et nous nous sommes déchirés les tympans pendant quelques heures mais je n’avais toujours pas cligné des yeux je savais qu’à la fin de cette chanson ce qu’ils appellent les vacances seraient terminées je me suis allongé et j’ai fermé les yeux enfin j’avais  réussi à fermer les yeux sans pleurer je me suis réveillé ce dimanche matin persuadé que j’étais guéri j’ai dormi j’avais enfin dormi le téléphone a sonné ma marraine est décédée hier soir je n’ai plus d’alcool il me reste deux ou trois antidépresseurs en miette planqués dans la poche de mon sweat je n’arrive plus à cligner des yeux j’ai peur de dormir il va falloir affronter la réalité ma marraine est morte hier soir quinze jours que je lutte il fait froid et ………