Il y a une personne qui me suit dans mes délires textuels
qui vient de me demander pourquoi je ne publiais plus rien sur mon blog et sur
facebook, plus assez de colère, plus de textes engagés, plus de larmes, plus de
mots répugnants, plus d’histoires drôles…
La réponse est très simple en fait, je n’ai plus le droit d’écrire,
plus le droit de parler, juste le droit de penser et encore.
La dernière censure date d’à peine quelques jours sur
facebook, un réseau social…mon cul ouai.
Je n’ai plus le droit d’écrire femme, homme, enfant, viande,
animal, vie, mort, lune, con, snifff, bloup, crotte de nez, coool, non, oui,
non, oui, non, oui…. En fait je ne peux plus écrire du tout, des tonnes d’associations
de mes couilles (je ne devrais pas écrire ce mot bordel) se chargent d’espionner
la moindre particule d’alphabet coordonné pour en faire un scandale avec un procès
à la clé.
Je pense à cet instant à un photographe qui ne me connait
pas personnellement mais dont j’adore son esprit libéré, je ne citerai pas son
nom mais tous mes contacts le connaissent, une photo, un délire, une impression
comme un tableau et bimmmm une armée de connards s’acharne dans des propos
complétement insensés à notre époque.
Alors j’ai décidé d’inonder ce fameux réseau social de trucs
insignifiants, comme mes dernières réalisations ferboisrécup, de partages de
quelques bordels par-ci par-là, de quelques photos de ma gueule de merde, de
quelques mots complétement neutres, de mes sorties nocturnes comme hier soir,
bref que de la merde qu’inonde ce réseau social, mais plus rien qui jaillit de
mon esprit torturé, plus rien en rapport avec mes mots, mes phrases engagées,
plus rien qui ne ressemble à de la vie !
Je contemple ce monde privé de liberté où chaque mot est
décortiqué, analysé et surtout, oh oui surtout, sorti de son contexte juste
pour en faire une polémique.
Je pense que m’enterrer en creusant encore plus loin dans
mon sous-sol me permettra de m’échapper et surtout de vivre libre, car les
pages que je noircis chaque jour restent au fond du gouffre que j’ai creusé
pour échapper à la liberté d’expression de ce pays, elles ne remonteront jamais
à la surface, je suis allé trop loin dans mon délire et mes mots ne peuvent
plus être lus en France. La liberté d’expression que vous avez créée a tué
bon nombre de mots de bon nombre d’individus.
La dictature n’est pas seulement visible au niveau du gouvernement, mais
surtout au niveau de tous ces gens qui se disent solidaires d’un monde
meilleur.
J’aurai bien un mot pour les définir mais je ne peux pas l’écrire….
Madloonflayed®-2019 – MORT